Bastien - Ils étaient deux amoureux contre le monde

La famille, ce n'est pas toujours ce qu'on espérait. Et encore. Tu n'avais pas réellement d'espoir. Tu n'étais pas exactement malheureux. Tu ne pouvais pas te plaindre, personne n'a osé te taper. Tu n'as jamais été abusé, on t'a rarement mis au coin. Tu étais un enfant roi, un prince d'un empire qui ne t'a jamais fait rêver. Si tu n'avais pas la pression familiale, ce n'était pas par bonté d'âme. Ta mère rêvait de devenir une star dans la musique, elle était prête à tout pour y arriver. Prête à épouser un homme avec un empire douteux. Ton géniteur était trop occupé à gérer son entreprise pour t'accorder un peu soit peu d'importance. 

Heureusement, elle était là. Farouchement indépendante pour une fille de grande famille. Toujours prête à se mettre en danger. Mais toujours une oreille attentive. Tu avais cinq ans, quand tu es tombé follement et éperdument amoureux d'elle. Le jour de la saint-valentin, la maitresse, vous avez demandé d'écrire une lettre à la personne que vous aimiez bien, d'amour, d'amitié. Elle t'avait écrit une lettre qui stipulé "J'aime beaucoup te regarder lire, mais si tu le dis à quelqu'un, je t'arrache les yeux." C'est à ce moment précis que tu as su, elle serait l'amour de ta vie.

Puis, il y a une période sombre dans ta vie. Une tristesse profonde ou rien ni personne n'arrive à te faire sourire. Tu perds peu à peu gout à la vie. Tu sombres, tu te renfermes sur toi-même en criant que le monde est con. Rien ne t'intéresse, tu n'arrives pus à lire, ni à dessiner et surtout pas à rire. Le diagnostic est tombé, tu es dépressif, un enfant dépressif. On te met sous cachet et tu reprends goût à la vie, encore une fois, tu peux compter sur elle.

Vous aviez la fâcheuse habitude d'écouter au porte. Il était drôle d'entendre ce que les adultes pouvaient bien penser. Le monde des adultes était, pour vous, un monde sans aucun sens. Un monde dicté par la censure et les obligations. Ce soir-là, alors que vous les écoutiez, caché dans l'armoire de la bibliothèque. La grande désillusion se fit sentir. Tu devais épouser une femme, tu étais promis, tu avais été conçu que pour cela. Tu devais te marier et lui offrir un fils, mais comment faire cela alors que tu étais éperdument amoureux de sa petite sœur.

N'étant plus sûr anti-dépresseur, la chute fut de très haut. Pour compenser cette tristesse, tu te consoles dans l'alcool. Qui ne te font pas oublier tes problèmes, mais t'apaise et t'aide à t'endormir. Tu sais que ce n'est pas la méthode intelligente d'agir, mais cela te fait du bien. Tu t'isoles, tu ne vas plus en cours, tu ne parles même plus à ta meilleure amie. Et puis tu décides de commettre l'irréparable. Tu veux mettre fin à tes jours. Pour attrape l'arme à feu de ton père, tu entres dans la salle de bain et tu tires. Cette fois, c'est l'alcool qui te sauve. Puisque ivre, tu évites ta tête de très peu, laissant simplement une petite cicatrice sur ton crane et une marque dans le mur de cette pièce bien trop blanche à ton goût.

Si tes parents n'osent plus te regarder dans les yeux, tu sais que tu peux compter sur elle. Tu lui ouvres ton cœur est de là commence une magnifique histoire d'amour. L'amour n'est pas choses simples et pourtant, vous deux, c'est comme une évidence. Vous vivez cette romance cachée de tous. Elle ne serait pas approuvée et vous le savez. Mais les semaines, les mois passent et il devient difficile de se cacher. Difficile de se retrouver à deux puisque les rumeurs commencent à exister. Enfin, le soir de tes dix-huit ans, alors que vous vous embrassiez pour fêter ton anniversaire, on vous surprend. La décision est dure à prendre, mais vous videz vos comptes en banque et vous prenez le mieux bus qui arrive sur votre chemin.

Arrivé à Blue-Valley, vous avez changé de nom pour commencer une nouvelle vie. Vous avez réussi à trouver un petit appartement minable, ainsi de quoi vous véhiculer. Une nouvelle vie commence, pleines d'insécurités financières, mais heureusement, tu peux compter sur celle que tu as toujours aimée.