(leyla&shayn) une pause au parc entre deux rayon de soleil.

une pause au parc entre deux rayon de soleil.

Il était 6h du matin quand j'étais parti de chez moi ! Une heure très matinale, trop matinale, heureusement que je ne devais pas me rendre au bureau à 6h30 tous les jours. Avant de partir, j'avais été faire un bisou à Linoa et je l'avais laissé avec Lisbeth, que j'avais fait venir plus tôt exceptionnellement aujourd'hui. Il faisait encore nuit quand j'avais franchi les portes de mon bureau et que je m'étais lancé dans le travail. J'avais eu un appel de Linoa, qui voulait me faire un coucou avant de partir à l'école. La matinée était passée tellement vite, que j'en avais même loupé l'heure du déjeuner, c'est la secrétaire du commissariat qui était venue m'apporter un truc à manger, quand elle s'était rendu compte que je n'avais toujours pas fait de pause à 14h.

Je mange sur le pouce et je me remets au travail. Je ne voulais pas du tout traîner cet après-midi, j'avais dans l'espoirs d'aller chercher Linoa à la sortie de son école. Je m'active donc pendant deux heures et demie et je prends congé auprès de mon travail. Je passe chercher de qui goûter pour Linoa, avec un jus de fruit qu'elle aime. Je me prends aussi un grand café et je vais chercher ma fille à son école. Je n'oublie pas d'envoyer un sms à Lisbeth pour lui dire que je lui donnais son après-midi et sa soirée. Je suis tellement content de pouvoir venir la chercher. Quand elle me voit à la sortie de l'école, elle court vers moi et me saute dans les bras. Je la sers contre moi et lui fais plein de bisous, je ne l'avais pas vu ce matin et elle m'avait trop manquée.

J'arrive au parc, je sais qu'elle aime venir ici après l'école. Elle prend le temps de manger le muffin que je lui avais pris, elle bois un peu son jus et je l'accompagne dans la structure où je joue un peu avec elle. Elle m'entraîne même sur le toboggan. Puis une petite fille vient nous rejoindre et Linoa commence à jouer avec elle, une petite fille plus grande que ma fille, mais pas de beaucoup. Linoa m'entraîne dans un dernier tour de toboggan et je laisse les filles jouer. Je m'assois sur le banc et je prends quelques gorgées de café.      


@Leyla Akman

 @Shayn Weaver  

Depuis que tu es arrivé à Blue Valley, on ne peut pas dire que tes journées soient très chargées. Malgré ton éditrice qui te demande sans cesse des esquisses de ta nouvelle histoire, tu as décidés de prendre le temps de vivre. Ca semble tellement stupide mais depuis l’accident d’Enis, ta vision de la vie a bien changée. Comme si soudainement, tu avais pris conscience de sa fragilité, conscience du temps qui vous échappe. Alors il est hors de questions que tu rates la moindre seconde avec ta fille au profit de ton travail. Tu peux te le permettre, tu as conscience de cette chance alors après déposé Enisa à l’école, tu retournes à la maison. Attrapant ta tasse de café et ton crayon, cherchant une nouvelle histoire pour ton personnage, une nouvelle aventure à vivre qui pourrait amuser mais aussi aider les enfants. Parce que c’est ce que tu aimes dans tes histoires, apporter un peu d’aide aux parents pour expliquer aux enfants des moments de la vie parfois complexe.

Comme toujours, tu fini par te perdre dans tes croquis et c’est la sonnerie de ton téléphone qui te fait réaliser que l’heure tourne et que tu dois faire une pause. Tu n’as pas vraiment faim mais tu t’obliges à manger le reste de la veille réchauffé rapidement au micro-onde .. Ce n’est pas le mieux mais ça a le mérite d’être un moyen de réchauffage rapide. Tu termines ensuite ton dessin avant de fermer ton carnet. L’histoire est loin d’être terminé, ton petit héros en est encore au début de ses aventures mais la cloche de l’école va bientôt retentir.

Comme tous les jours, tu récupères Enisa et comme tous les jours, tu lui demandes ce qu’elle a envie de faire. Cela peut varier, parfois c’est un tour au centre commercial pour s’acheter un nouveau livre, d’autres fois, c’est jouer dans le parc. Comme aujourd’hui. Par chance, il y a un parc pas loin de l’école qui est vraiment sympa. Les bancs ne sont pas rempli de crottes de pigeons et les jeux pour enfants offre de quoi amuser les plus jeunes comme les un peu plus grand. En chemin, vous faites un arrêt à la boulangerie pour acheter le gouter que la demoiselle va dévorer sur le chemin. Une fois sur place, tu lui laisses le champ libre –enfin tant que tu ne l’as perds pas de vue- et tu l’as vois rejoindre le jeu puis rapidement une petite fille. Elle est un peu plus jeune qu’elle mais Enisa s’en moque, elle est joueuse. De ton côté, tu l’as suis d’un pas plus tranquille, café à la main avant de rejoindre le banc près du jeu. « Vous pensez qu’elles ont consciences de leur chance de ne pas avoir besoin de caféine ? » Tu es du genre à parler facilement et l’homme à tes côtés à le même gobelet que toi, c’est l’occasion, non ?

une pause au parc entre deux rayon de soleil.

J'avais beaucoup de travail en ce moment, il y avait eu une grosse agression en ville, d'une grande brutalité. L'homme qui avait été agressé s'en été tiré, mais il avait tout de même bien morflé et il avait une perte de mémoire. Nous n'avions aucune piste sur l'agresseur et il n'y avait pas eu d'autre agression. Nous faisions donc choux blanc, nous n'avions aucune piste. Nous avions interrogé les proches de la victime, mais rien, j'avais trouvé une personne bizarre mais bon, pour le moment, je n'avais aucune raison de me poser des questions sur cette personne. J'avais donc passé beaucoup de temps au bureau, je ne voulais pas du tout que cette affaire traîne ! Mais ce soir, j'avais besoin de partir tôt, ce matin, je n'avais pas pu voir ma fille, sa nourrice s'était occupé d'elle, donc hors de question qu'elle le fasse aussi ce soir.

J'avais donc été cherché un bon goûter à Linoa, elle tenait à son goûter, elle m'y faisait toujours penser. Je me prends un café, bon j'en buvais peut-être trop dans la journée, mais certains jours, j'en avais vraiment besoin ! Une fois tout cela acheté, j'avais été cherché Linoa à l'école et voir son sourire quand elle m'avait vu devant les grilles de l'école, ça valait tout l'or du monde. Je la sers dans mes bras quand elle me saute dessus. Elle passe ses bras autour de mon cou, me sert très fort et me fait plein de bisous sur la joue. Linoa et moi étions seuls depuis 4 ans maintenant, alors pas complétement seuls, car j'avais des amis, mais depuis le décès d'Emily, nous étions que tous les deux. Nous avions créé une petite bulle autour de nous. Une bulle où il n'était pas facile d'y entrer, je pense à Jessy, Linoa lui avait toujours ouvert cette bulle.

Elle prend son goûter, tout en me racontant les choses qui se sont passé à l'école, j'adore quand elle me raconte ses histoires d'enfants, cela me fait bien souvent rire. Parfois, c'est aussi sans queue ni tête et c'est compliqué de suivre. Nous arrivons alors au parc et je vais jouer un peu avec elle, ce genre de moment, j'en profite. Puis une petite fille vient nous rejoindre, après un dernier tour de toboggan avec ma fille, je les laisse jouer toutes les deux et je vais m'assoie sur le banc où j'avais laissé mon café. Je le prends et je bois une gorgée, tout en regardant ma fille, en train de rire avec l'autre petite fille. Je n'entends pas la demoiselle arrivée, mais sa voix fait que je lève les yeux vers elle. Je lui fais un sourire « Non...et je les envie...ne pas avoir besoin de ce liquide noir pour tenir toute une journée...je me demande depuis combien de temps cela ne mets pas arrivé... » j'en avais vraiment besoin.  


@Leyla Akman

 @Shayn Weaver  

Tu ne sais pas grand-chose des détails sur l’agression de ton frère. Tes parents ne t’ont dit que le minimum, estimant que si tu voulais en savoir plus, tu avais qu’à plus t’intéresser à eux. Ils n’ont pas tort. Tu as jouer la carte du silence, cachant même ce que tu as de plus précieux –Enisa- a ta propre famille par peur du jugement. Par peur du contrôle qu’ils voudraient prendre sur ta vie. Quant à ton frère, il n’a pas grand-chose à voir, il n’est pas comme eux et tu le sais. Mais au fond de toi, tu aimais l’idée qu’en ignorant la réalité, il ne puisse pas être déçu. Evidemment en grandissant, on voit les choses différemment, les regrets s’invitent et nous hantent. Huit ans d’absence, huit longues années de silence. Tu es déjà bien contente qu’il ne t’ai pas fermé la porte au nez quand tu as débarqué dans son restaurant la bouche en cœur. Mais il est trop tôt pour les questions, trop tôt pour des questions aussi intimes. Est-ce que c’était un accident ? Une erreur de victime ? Ou est-ce que c’était bien une tentative de meurtre ? A vrai dire, tu n’en sais rien et tu ne sais même pas si tu auras le droit un jour de poser la question. Tu ne sais plus rien de lui alors ses ennemis, ses histoires compliqués, il n’est pas prêt de te les confier. Tu espères juste que c’était ponctuel, tu espères juste qu’il n’y a pas quelqu’un dans cette ville qui veuille vraiment voir la tête de ton frère sur un pic.

Et égoïstement, tu penses aussi à ta fille. Est-ce que cette ville est sécurisée pour elle ? Est-ce que tu ne l’as met pas en danger ici sans le vouloir ? Tu n’en sais rien, peut-être que le psychopathe qui s’en ai pris à ton frère n’est pas loin. Comment savoir alors que même la police ne sait pas. Enfin de ce que tu as pu entendre dire. Par chance, tu n’es pas d’une manière à vivre sur des « si » bien que tes angoisses dépassent parfois ta volonté malgré toi. Tu n’as jamais été du genre à voir le mal partout et tu comptes bien continuer ainsi. C’est pour cela que tu oses lui parler. Aussi parce que tu l’as vu avec la petite fille juste avant et que naïvement, cela te donnes plus facilement confiance. « Hum.. Je dirais avant d’être parent, quand on est encore libre et insouciant. Quoi que, mes parents n'étaient pas vraiment signe de liberté .. » Tu laissais échapper un léger rire comme si tu parlais d’une vie antérieur et non de la vie que tu menais il y a seulement dix ans. « Elle a quel âge ? »

une pause au parc entre deux rayon de soleil.

Il y avait eu une agression en ville, alors ce n'était pas la première et ça ne serait pas la dernière, mais là la situation été tout de même particulière. Il n'y avait pas de mobile apparent, rien n'avait été voler sur la victime, il n'y avait pas eu d'autres agressions, c'était donc incompréhensif ! J'étais donc une impasse et je n'aimais pas du tout cela. Nous vivions dans une ville tranquille, une petite ville où il fait bon d'y vivre. Je savais ma fille en sécurité dans cette ville, je n'avais aucun doute la dessus.

Je regarde ma fille, qui joue tranquillement avec cette autre petite fille. Elles ont l'air de bien s'entendre et surtout de bien s'amuser. J'aime voir ma fille aussi pleine de vie, aussi heureuse et aussi sociable. Ma fille me ressemble beaucoup, même dans son caractère. Parfois, je me dis que j'aurais aimé qu'elle ressemble à sa mère physiquement. Ma femme était élancée, fine, des cheveux d'un blond incroyable et des yeux clairs, c'était une très belle femme. Bien entendu, ma fille est magnifique ! Elle a des cheveux bruns, les mêmes que moi, sauf qu'elle, ils sont très longs ! Elle a les mêmes yeux bleus que moi, exactement la même couleur. Des fois, ma fille me demande pourquoi elle n'a pas les mêmes cheveux que ceux de sa maman, compliquée d'expliqué la génétique à une enfant de 5 ans.

Je suis sorti de mes pensées par une voix féminine. Je lève le regard sur la femme qui vient de me parler. Je ne l'ai encore jamais vu en ville. Je lui fais un sourire et je commence à parler avec elle. « Oh libre et insouciant...cela me parait à des années-lumière... » j'en rigole. Oui, cette époque me parait tellement loin ! Mais cette époque ne me manque pas forcément, j'aime la vie que j'ai actuellement, ma vie avec mes contraintes de papa célibataire. « Comme beaucoup de parents, j'ai l'impression...ils nous forcent à imposer notre liberté... » oui imposé sa liberté, c'était ce que j'avais fait avec mes parents. Ce n'était pas évident d'être le fils du Shérif, j'avais parfois l'impression de n'avoir le droit à rien ! Du coup, pendant deux ans, j'avais été pas mal rebelle et je m'étais pris une liberté qui m'avait valu bien des soucis.

Je regarde ma fille et je souris, je me suis toujours promis de lui accorder de la liberté quand elle sera une ado, pas trop non plus, mais accordé de la liberté, cela évite bien des soucis. Quand la demoiselle blonde en face de moi me demande l'âge de ma fille, je quitte Linoa du regard, pour le poser de nouveau sur cette femme. « Elle a 5 ans... » déjà 5 ans, que le temps passe vite. J'ai l'impression que c'était hier que je m'avais prise dans mes bras pour la première fois ! Le plus beau jour de ma vie « ...et la votre? » elle avait quelques années de plus que Linoa, cela ne fait aucun doute.  


@Leyla Akman

 @Shayn Weaver  

Tu te souviens encore du jour où tu as dit à ta fille que vous allez déménager. Que vous alliez partir à plus d’une centaine de kilomètres d’où vous viviez. Tu te souviens de ses peurs, de ses angoisses face à la perte de ses amies, face à ce changement de vie que tu lui imposait et soyons réaliste, du haut de ses huit ans, elle t’avait fait doutée. Tu sais que l’amitié est un point important, surtout à son âge quand on pense que nos copains d’école seront encore dans nos vies à l’âge adulte. Parfois, c’est vrai. Bien souvent, c’est faux et la séparation d’une amitié n’est que rarement une question de kilomètres à notre époque. C’est différent des gouters à la fin de la classe avec sa meilleure amie, des samedis après-midi d’anniversaire mais tu lui avais promis d’y aller, de temps en temps pour qu’elle puisse les revoir. Promis de leur téléphoner, priant pour que le temps ne vous échappe pas trop vite. Alors quand tu l’as regarde jouer avec cette jeune fille, tu ne peux que sourire.

Enisa te ressemble sur beaucoup de point, déjà elle a ton visage, un visage fin que tu tiens de ta mère, des yeux qui jouent avec les lumières entre le marron et le vert. Une chance pour toi, vu que son père n’a jamais été dans l’équation. Mais niveau caractère, elle est tellement pleine de vie et d’une sociabilité qu’elle ne tient clairement pas de toi. Toi, tu as tendance à te méfier des gens, tendance à craindre le mal. Maux d’adultes. Adulte blessé par les autres. Blessure qui te fais perdre ton innocence d’enfant. Elle a su se faire à cette ville, tu as même le sentiment qu’elle s’y sent déjà à sa place, comme-ci elle était là depuis toujours. Elle ne parle plus d’envie de repartir, elle parle encore du manque mais c’est normal et tu le sais.

Tu comprends rapidement que l’homme non loin de toi est le père de la petite fille alors tu engages la conversation. Tu n’es pas très doué pour cela mais c’est appréciable de voir un parent qui n’a pas le nez collé sur un smartphone. « Et après, ils nous font payés le prix, j’espère être moins sadique. » Tu riais légèrement. Tu aimais tes parents mais il t’avait élevé en t’imposant à être la meilleure. Tu avais grandi dans le monde des affaires, l’hôtel étant toujours la priorité, priorité dont tu as même été jalouse à une époque. Et oui, parfois tu as peur. Peur être comme eux, peur d’être trop exigeante en voulant le meilleur pour ta fille parce qu’au fond, tu sais que leurs intentions étaient bonnes. Tu lui demande ensuite l’âge de sa fille. Tu vois bien qu’elle est plus jeune que Enisa mais tu ne saurais dire de combien d’années. « Huit ans, ça passe tellement vite .. » C’était peut de le dire. « J’ai l’impression qu’elle est née hier et je ne sais pas si ce qui m’angoisse le plus c’est cela ou de me dire que d’ici peut de temps, elle voudrait se balader seule en ville » Tu le dis sur le ton de l’humour bien que cela soit la réalité. Peut-être que cela changera avec les années, quand l’agression d’Enis sera plus loin dans ton esprit et que tu connaitras vraiment cette ville.