Je suis vraiment désolé... (Jessy Voight)

Je l’avais prédis ou pas ? Que ce petit moment au café, que toutes ces photos, ces fans autour et surtout ses regards allaient nous attirer les gros titres… Je ne pensais pas cependant que tout cela serait aussi violent pour Jessy… « Une veuve épleurée et endettée serait la raison de l’abandon de la tournée de Dylan Lewis ». J’étais très en colère, non seulement parce que Jessy m’était tombée dessus, ce que je peux comprendre, mais que de l’autre bord je m’étais également fait totalement agresser par William. Tu m’étonnes qu’il était pas content le Will’… Et puis, j’étais également en colère puisque l’arrêt de ma tournée n’avait rien à voir avec elle, tout cela concernait mon père et la… La presse people était en train de traîner tout le monde dans la boue, même si cela pouvait me faire voir comme « un mec bien au fond qui aide les plus démunis », pour Jessy la réputation était sévèrement entachée… Et je n’aimais clairement pas ça. Cependant, j’ai confiance en William, je suis sûr qu’il trouvera une solution, il fera certainement un démenti officiel. De plus, j’avais envie de m’en occuper moi-même, de poster quelque chose sur Instagram par exemple, mais… Je pense que Will’ me tuerait d’avoir pris l’initiative sur ce genre de chose et vu que la tension était palpable… Je n’avais pas envie de rajouter une couche. Eh de toute façon c’était surtout l’état de la jolie blonde, dont les yeux avaient rapidement su conquérir mon coeur à une époque, qui m’importait. Je ne souhaitais pas la perdre à peine retrouvée alors… J’avais mis le paquet ! J’étais aller voir le vieil oncle Sam, qu’est-ce qu’il était heureux de me retrouver et tout comme Jessy l’avait prédit il avait accepté avec joie de me faire ses fameux beignets… ! J’avais mis le tout dans une boite puis j’avais écris sur une lettre ces quelques mots : « Désolé pour tout...» Ce n’était pas quelque chose de bien long, mais parfois quelques mots justes et sincères valaient milles mots, n’est-ce pas ? J’avais déposé le tout sur le pas de sa porte, j’avais sonné et je m’étais rapidement éclipsé chez moi. Dans ma tête, elle devait être certainement tellement en colère que de me voir ne devait pas être une option pour elle. Je préférais la laisser décanter, mais je voulais tout de même lui montrer que cela me rendait mal de la voir si mal.  J’étais donc actuellement appuyé sur ma porte, soufflant un bon coup, la tête appuyée contre la porte, les yeux fermés. Non, clairement… Je n’avais pas besoin de ça en plus...


@Jessy Voight    

J’imagine que même si j’ai prévenu, même si j’ai averti, cela ne change rien au mal que ce bout de torchon peut faire. Bien évidement que ça a du lui faire mal… De plus, j’étais sûr qu’ils ne disaient que des conneries. C’est vrai quoi ! Mais j’étais loin de me douter qu’il y avait réellement une part de vérité dans ce titre, que Jessy avait vraiment des difficultés financières, elle ne m’avait rien dit. J’étais simplement triste que tout ça me soit tombé dessus alors qu’au final… J’étais également une victime de cette presse à chiotte… Pardon presse people. Cependant j’étais prêt à me faire pardonner auprès de Jessy parce que moi… Dans un sens j’ai demandé cette vie de star, être traqué, être dénoncé, déformé… J’avais en quelque sorte signé pour ça, ça venait malheureusement avec le package, mais Jessy non. Elle voulait simplement retrouver un ami d’enfance, et bien plus encore, pas être exposée ainsi aux yeux de tous et de façon si mensongère ! William lui… Il m’avait défoncé sur le coup, mais après ça allait. Je l’ai rapidement fait redescendre et de toute façon je comptais sur lui pour laver, non pas mon honneur, mais celui de la jolie blonde qui faisait battre anormalement mon coeur de part ses sourires. Je sors soudainement de mes pensées lorsque la sonnette eh bien… Sonne ! Etant collé à la porte, je sursaute littéralement et me retourne d’un coup pour ouvrir rapidement, persuadé que…

-Will’ t’a encore oublié tes cl…

Commençais-je d’un ton passablement agacé parce que ce n’était clairement pas le moment, mais là ce n’est pas sur une petite pile électrique brune que je tombe, mais sur une jolie blonde de qui je veux me faire pardonner.

-Jessy ?

Je souris finalement, sans réellement m’en rendre compte, de la voir là et de repérer la boite de beignet, mais soudainement mon regard s’assombrit légèrement. Est-ce qu’elle est là pour me les mettre en plein visage mes beignets ? Chassant toutes ses pensées contradictoires et qui vont beaucoup trop vites dans ma tête, je reprends rapidement.

-Tu veux entrer ?

J’avais remarqué la voisine d’en face qui nous regardait fixement de son palier… Les commères de Blue valley, ça ne m’avait pas manqué ça tiens !


@Jessy Voight    

Je ne m’attendais pas à revoir Jessy aussi rapidement. Je pensais qu’il lui aurait fallu peut-être plus de temps, même si au final je n’étais pas vraiment responsable de tout ça. Je ne m’attendais pas à déclencher ça dans une petite ville comme Blue Valley. Je pensais sincèrement que je serais tranquille, qu’ici je resterais simplement « le fils Lewis », mais c’était extrêmement idiot de ma part de le croire. Maintenant en plus beaucoup de fans pourraient influer dans le con, je ne sais même pas si je continuerais d’être le bienvenue par ici… Mais pour le moment les autres je m’en fous. Je m’en fous complètement de savoir si la voisine va continuer à me sourire… Ce qui m’importe c’est que Jessy ne m’en veuille plus et que William règle ça, et ne s’en prenne pas à Jessy non plus, mais via mon SMS je semblais avoir été assez clair.

Alors lorsque j’ouvre la porte que je la vois là, avec la boîte de beignet j’ai un léger doute, mais je l’invite rapidement à entrer. Je ne voudrais pas alimenter plus de rumeurs, même si je pense que là… Il n’y aurait plus de risque n’est-ce pas ? Le mal a déjà été fait et William va arranger ça j’en suis sûr… De toute façon seul un agent pourrait réellement le faire, car il représente quelque chose « d’officiel » dans le milieu. Un agent ou moi-même, mais vu que je souhaite que mon agent ne me tue pas, je vais le laisser gérer.

-Non, tu ne me déranges pas, au contraire… !

M’exclamais-je soudainement avant de me pousser de l’entrée lorsqu’elle accepte d’entrée en me parlant des beignets de la paix. Immédiatement un sourire naît sur mes lèvres et je referme la porte derrière elle lorsqu’elle entre.

-Je te laisse aller au salon ? Tu connais le chemin, je vais aller nous chercher deux bières pour accompagner comme il se doit ces petites merveilles... !

Je lui lance un petit regard comme pour m’assurer que tout ça lui aille puis par en direction de ma cuisine, enfin celle de mon père, afin de prendre deux bières puis je la rejoins au salon après les avoir ouvertes.

-Tiens !

M’installant à côté d’elle sur le canapé je la regarde de nouveau.

-Je suis content que tu sois là…

Avouais-je sincèrement avec un petit sourire.


@Jessy Voight    

Je ne m’attendais peut-être pas à la venue de Jessy, mais elle est loin de me déranger, au contraire ! Je n’étais pas resté sur le pas de sa porte par peur d’imposer ma présence, une présence que je pensais non désirée au vu des SMS que j’avais reçus… Donc je lui avais apporté la paix avec seulement comme seule pensée : la gourmandise. Cependant, j’étais content qu’elle ait fait également un pas en ma direction en venant directement chez mon père afin que cette gourmandise soit partagée. D’ailleurs, son sourire ne peut que réchauffer mon coeur. Est-ce que cela veut dire qu’elle ne m’en veut plus ? Je pense que je vais le découvrir bien assez tôt, mais je me dépêche surtout à la faire entrer. Je n’ai pas envie d’alimenter plus les rumeurs, pas jusqu‘à ce que William démentisse tout en tout cas !

Je la laisse aller au salon, l’invitant à y aller, mais sans l’accompagner, je pense qu’elle connaît le lieu presque aussi bien que moi, si ce n’est plus. Après tout, cela fait plus d’années qu’elle y vient que moi, toutes les petites réparations ou aménagements que mon père a pu faire tout au long des années je n’en ai pas entendu un mot, je ne les connais pas. Elle cependant ça ne m’étonnerait pas que si. En tout cas, lorsque je reviens au salon je peux voir Jessy relâcher le rideau. Je me mords légèrement la lèvre avant de demander tout simplement en fait.

-Quelque chose d’intéressant à voir ?

C’était une façon comme une autre de demander si elle regardait simplement pour le paysage, pour le point de vue ou parce qu’elle observait ceux qui nous observait. Ça pouvait réellement être une des trois options alors… Ainsi j’aurais ma réponse, surtout la connaissant, elle me dira les choses de façon assez cash. Je ne fais qu’un simple mouvement de tête pour lui signifier « de rien » lorsqu’elle me remercie et je prends place à ses côtés sur le canapé. Je ne touche cependant pas la boite posée sur la table basse, je laisse le soin à Jessy de l’ouvrir lorsqu’elle en aura envie. Elle me parle alors directement des SMS de ce matin, elle s’excuse en me faisant part de son ressenti. Je me mords légèrement l’intérieur de la joue avant de lui sourire.

-Je ne t’en veux pas… J’ai juste été surpris, car je n’étais pas au courant, mais tu avais le droit d’être en colère. Tu sais William n’est même pas touché qu’il m’a pourri encore plus que toi ! Mais je l’ai arrêté sur une chose cependant à ta différence…

Je marque une pause et la regarde alors dans les yeux.

-Lorsqu’il s’en est pris à toi… Je suis vraiment désolé pour tout ça, encore une fois.

Elle soupire et s’excuse à son tour, elle s’excuse même de me créer des emmerdes tout en disant que ça ce n’est pas de ma faute. Je bois un peu de bière, regarde un instant en face avant de reposer mon regard sur elle.

-On va dire qu’on est quitte, je suis sûr qu’à cause de tout ça tu auras pas mal d’emmerdes toi aussi. C’était absolument pas ce que je voulais… Quant à moi, ne t’en fais pas… Et comme je te l’ai dis, c’est en cours… J’ai trouvé la main qui peut avoir la main dessus… Le seul en fait.

Avouais-je finalement. Je voulais lui prouver que je m’en voulais vraiment et que je voulais arranger ça, même si comme elle venait de le dire : ce n’était pas de ma faute. Seulement celle de personne sans principes...


@Jessy Voight    

Je pensais clairement qu’en venant ici, surtout que cette ville est petite et qu’ils doivent déjà tous être au courant pour mon père, eh bien je pensais sincèrement qu’ils auraient le respect de me respecter, de ne pas me vendre au premier magazine people qui donnerait de l’argent. Qu’ils pouvaient savoir, comprendre ma peine et ma détresse… Mais non… C’était avoir vraiment beaucoup trop d’espoir en l’espèce humaine. De plus, le titre était totalement mensonger ! En tout cas, en ce qui me concernait moi, je ne pouvais pas vraiment m’avancer sur Jessy… Malheureusement, je ne la connaissais plus aussi bien que je le voudrais, pas aussi bien qu’avant… Tout comme elle au final ! Les années étaient passées et même si on avait fait une grosse mise à jour le jour de cette fameuse photo eh bien… On avait encore beaucoup de temps et de choses à rattraper, à redécouvrir… Moi personnellement j’avais redécouvert à quel point mon coeur pouvait battre rapidement en sa compagnie. La rejoignant justement au salon, je lui demande ce qu’elle fait et à sa réponse, je souris légèrement en coin, secouant la tête.

-Leurs vies doivent être bien tristes au fond…

Au final, je ne vois que ça comme explication ! Sinon pourquoi perdre son temps à faire du commérage ? Je ne sais pas si ce sont elles qui sont à l’origine de tout ça, mais là elles ne se privent pas pour rajouter de l’huile sur le feu en commérant… Je m’installe finalement dans un petit soupire avant d’avouer à Jessy qu’elle n’a pas été la seule à me pourrir ce matin, elle ne cache pas sa surprise et m’en demande plus. Je la regarde alors, un peu dépité.

-Car j’ai une certaine image à tenir… Je ne peux pas faire ou dire n’importe quoi. William est celui qui doit réparer « mes erreurs » si j’en commets et là… Je pense qu’il a du penser que je n’avais pas été assez prudent, j’en sais rien, mais… Il va réparer ça… J’en suis sûr et de toute façon c’est son job.

Avouais-je alors. Au fond, je ne lui avais vraiment pas laisser le choix. Après m’être bien fait pourrir, j’avais finis par le remettre à sa place et lui rappeler qu’il était mon agent, non mon père en quelques sortes. Même si… Il a été comme cette figure pour moi pendant des années et qu’il l’est encore, mais clairement je n’avais pas besoin de ça en ce moment ! Surtout pas avec Jessy énervée de l’autre côté. Je pose finalement une main sur son avant-bras lorsqu’elle me dit qu’elle n'a rien demandé elle dans tout ça.

-Je sais ! Et… Il le sait aussi maintenant. Je pense qu’au fond ce n’était ni tourné contre toi, ni contre moi… Simplement que tout ça l’a surpris et lui rajoute du travail donc… Il lui faillait râler après le monde entier…

Au fond, un peu comme Jessy qui m’avait crié dessus. Elle le sait que je ne suis pas le coupable dans tout ça, mais elle m’avait tout de même crié dessus. Au fond, ils se ressemblaient tous les deux, mais je n’osais pas imaginer la tornade que cela pourrait être s’ils étaient tout deux dans la même pièce en étant en colère. Déjà qu’elle et moi c’était quelque chose, mais avec William qui pouvait partir au quart de tour… Ma tête se hoche finalement.

-Oui je vais l’être d’avantage. Je te promet que je pensais pouvoir être tranquille, au moins ici… Je me suis dis que c’était une petite ville, qu’ils connaissaient surement ce qui était arrivé à mon père, qu’ils me laisseraient tranquille, mais penses-tu… Et tu as été un dommage collatéral dans toute cette histoire…

Je me sentais terriblement mal… Même si ce n’était pas directement de ma faute, je ne pouvais m’empêcher d’être passablement agacé par tout ça. Elle me demande alors comment je fais et je me mords légèrement la lèvre.

-Disons qu’à L.A. … Là où je vis maintenant il y a plus de stars, je passe plus inaperçu premièrement et puis… Comme je te le disais, j’évite de lire ce genre de magazine tout simplement… D’où le fait que je n’étais pas au courant comme je te le disais en SMS. En fait, je préfère rester dans le déni, ça bouleverse moins, justement, tu imagines bien…

Elle m’en demande finalement plus, elle finit par me dire que cette personne pourra m’aider moi, particulièrement, mais pas vraiment elle.

-William justement comme je te le disais. Je ne lui ai pas donné et laissé le choix non plus et… Si la moitié du titre est tourné au ridicule, les gens comprendront certainement d’eux-même que tout le reste c’est des conneries.

Je l’observe ensuite se mettre à l’aise, elle retire ses chaussures, s’installe confortablement tout ça me fait réellement prendre conscience qu’elle est certainement plus chez elle ici que moi-même. C’est là qu’elle m’apprend finalement que… Le titre n’est pas totalement faux. Au contraire, mais avant que j’ai pu dire quoi que ce soit elle met les choses aux clairs, elle ne veut pas de mon argent. Me tournant plus vers elle afin de croiser d’avantage son regard, je reprends.

-Arrête tes conneries Jessy, si tu as besoin d’argent, je peux t’aider, vraiment. Je sais que tu me dis pas ça pour l'aumône ou quoi que ce soit et dans l’idée je peux même mettre ça sur le compte d’un « prêt » si tu veux te sentir plus à l’aise dans tes bottes, mais clairement si tu es trop dans la merde je peux t’aider. Avant que je sois Dylan Lewis, je suis surtout ton ami, même si… Ce n’était peut-être pas visible ces dernières années…

Et puis, de ce que je comprenais mon père et elle s’aidaient énormément, il n’était pas là actuellement et je ne sais même pas s’il est au courant de ses dettes-ci, mais je suis sûr qu’il dirait la même chose !


@Jessy Voight    

Lorsqu’elle m’avoue ce qu’elle était en train de faire, je ne lâche qu’un simple commentaire, mais que je pense réellement. Au fond, leurs vies sont tristes, s’il n’y a que ça pour l’animer. Moi ma vie est animée de tout un tas de chose, je n’ai réellement pas le temps de colporter des rumeurs, des ragots… Je suis trop occupé pour ça… Jessy me donne alors raison, ma tête se hoche lorsqu’elle rajoute même quelque chose à ce sujet-là.

-Je crois que c’est clairement le genre de femmes qui pourraient presque me faire regretter d’être hétéro !

Je ris légèrement. Un peu de légèreté ! Cela sous-entendait bien évidement que jamais de la vie je voudrais une « bonne femme » comme ça, car ce genre de femme sont souvent appelées « les bonnes femmes ». Ce sont le genre à porter la culotte à la maison et ne rien te laisser à redire, aigrie et tout ce qui va avec, clairement pas dans l’optique de la paix intérieure que je cherche au quotidien, la même que celle que je ressens lorsque je suis sur scène.

En tout cas, tout comme la première fois, la chaleur revient rapidement entre nous. Elle s’installe confortablement, la conversation se fait toute seule, naturellement et je me redécouvre encore et encore a réellement apprécier sa compagnie, à réaliser à quel point elle a pu me manquer. Je me mords légèrement la lèvre inférieure lorsqu’elle me parle de mon image de beau gosse célibataire et soupire alors un peu en me mettant au fond du canapé.

-Entres autres oui, William aime l’entretenir…

Il ne faut pas croire, être une star au final ça isole…. Beaucoup, énormément… D’où le fait que je gardais tout en ce qui concernait mes fans, comme je l’avais mentionné à Jessy lors de nos retrouvailles. Je la regarde ensuite en riant un peu face à sa nouvelle question.

-Tu t’es vu ? Tu es canon Jessy, et tu l’as toujours été, on était à une table face à face… Comme un date au final… Alors forcément il n’en faut pas plus pour que les gens s’imaginent tout un tas de chose !

Tas de chose qui sont totalement fausses ? Je ne sais pas, depuis cette histoire de cluedo, de sentiment tout de même avoué… Je ne suis pas sûr que toutes leurs spéculations seraient entièrement fausses. En tout cas de mon côté elle sait toujours me faire palpiter le coeur et j’aime toujours autant me perdre dans son regard. Là d’ailleurs, pour notre partie de cluedo, je venais de lui lâcher tout naturellement et sans réellement m’en rendre compte que je la trouvais toujours aussi belle, même si je l’avais plus ou moins déjà sous-entendu lorsque nous parlions de ride. Ma tête finit par se hocher lorsqu’elle me pose une nouvelle question.

-C’est vrai que même la-bas je ne suis pas à l’abris de paparazzi, mais je peux leur échapper plus facilement quand même… C’est plus grand.

Elle m’avoue par la suite que ce que dit ce titre… Est en partie vrai, que les dettes sont quelque chose de vrai. Elle m’en explique rapidement les raisons, mais au fond c’est pas vraiment ça qui m’importe, c’est de m’assurer qu’elle n’est vraiment pas besoin d’aide. À ce que je dis, elle me stoppe immédiatement. Elle ne veut pas de mon argent… Ma tête se hoche alors doucement.

-Ok très bien, j’entends… Mais mon offre tient toujours, si jamais un jour… On sait jamais…

Je lui fais un petit sourire avant de rire lorsqu’elle me parle de William qui risquerait de faire une crise cardiaque sur place.

-C’est pas faux ! Enfin… Il n’a pas accès à mes comptes donc ça irait, mais si l’information venait à m’échapper… Ouai… Il nous enterrerait tous les deux je pense !

Je ris encore un peu avant de boire de la bière.


@Jessy Voight    

Parler de ces bonnes vieilles femmes nous fait un petit sujet, léger, de conversation au fond parce que je tourne tout cela à la dérision tout en ramenant le tout à la dure et triste réalité que doivent être leurs vies. Jessy ne retient pas un sourire face à ce que je dis avant de me dire que je sais déjà ce qu’elle pense de tout ça. Je ris un peu et la regarde avec un petit sourire d’ange, le même que lorsque j’allais annoncer ou faire une bêtise, même si j’en faisais rarement quand même !

-Après tu sais… Quand je vois à quel point ça ne marche pas avec les femmes, je me dis que peut-être qu’avec un homme ce serait différent !

Je marque une petite pause avant de la regarder totalement amusé.

-Mais si je veux ne plus avoir d’agent c’est la chose idéale à lui annoncer… Non pas parce qu’il est homophobe, mais parce qu’il ferait un arrêt cardiaque direct face à l’image que ça me donnerait et pouf… Ciao William !

Finis-je par dire en faisant un signe de main comme si je m’adressais à lui alors qu’il n’était pas là. Je redevient cependant sérieux lorsqu’elle me questionne de façon… Tout à fait franche et vraie au fond. Que je sois en couple ne change rien à tout ça, en tout cas en ce qui concerne mon talent si compté que j’en ai un, mais… Pour le reste cela changerait peut-être.

-Je pense que pour le talent non, mais peut-être pour le temps que j’aurais moins ou… Le fait que j’ai peut-être moins envie de grandes tournées… Et pour les fans… J’en perdrais forcément quelques unes. Après, je ne sais pas si du coup cela serait réellement des fans…

Car oui, je ne suis pas idiot, il y en a qui sont surtout là pour mon physique et donc cela s'appellerait plus des groupies, n’est-ce pas ? Mon talent est un plus, mais mon physique et statut d’homme à prendre est plus attrayant que tout le reste pour certaines. Malheureusement… Puis soudainement je m’exclame, je parle d’un tel naturel que je réalise à peine les mots sortis d’entre mes lèvres. Je le fais réellement lorsqu’elle me questionne. Je la regarde alors, clignant légèrement des yeux comme réalisant mes paroles, la bouche un peu entrouverte… Puis je finis par sourire.

-Bien sûr… Je t’ai toujours trouvé canon Jessy… Et il faudrait être aveugle pour dire le contraire !

Finis-je par avouer, même si je me retenais de toutes mes forces pour ne pas rougir. Cependant vu qu’elle me connaissait bien elle devrait certainement voir que ma peau n’était pas tout à fait la même. Je finis par soupirer cependant.

-Oui moi je le sais… Mais eux non et c’est facile de faire des spéculations sans connaître réellement l’histoire… Et j’imagine que parce que dans une ville comme Blue Valley eh bien… Il faut bien quelques histoires pour animer la vie de ces gens-là !

C’est vrai qu’on ne peut pas dire que c’est la ville la plus bougeante du monde. C’était une ville tranquille au fond… Alors parfois un peu de piment « ça fait du bien » comme dans un couple posé depuis des années. Enfin j’imagine, je n’en ai malheureusement pas l’expérience !

Et en parlant de couple, elle me parle des dettes de son mari, je tiens alors à lui montrer que je suis là si besoin et même si elle refuse catégoriquement, moi je tiens catégoriquement à lui dire que mon offre reste valable n’importe quand. Elle me remercie par deux fois et je lui offre un sourire en guise de « de rien » de toute façon elle enchaine rapidement sur William et je ris face à ce qu’elle me dit avant de sourire et d’hocher la tête après avoir confirmé ses dires et qu’elle ait de nouveau répondu.

-Ce n’est pas moi qui vais dire le contraire du coup !

J’avais été le premier à utiliser cet adjectif pour la décrire, je n’allais pas revenir sur mes paroles d’autant plus que je le pensais vraiment. Cependant, je relève un sourcil puis la regarde de nouveau face à ce qu’elle dit de Will et moi.

-Étroite ? Comment ça ?

Parce que l'ambiguïté avait été écartée lors de notre première rencontre et de là… Je ne voyais pas ce que j’avais pu dire qui laissait présager ça. Lorsqu’elle ouvre la boite de beignet, je souris avant d’en prendre un.

-Disons que je te les ai offerts à toi, c’était à toi de décider si tu voulais et quand tu voulais les partager ! Même si j’avoue que ma gourmandise commençait à manquer de patience !

Finis-je en riant avant d’attendre qu’elle en prenne un pour croquer dans le mien. Directement les souvenirs, la nostalgie… Tout ça ! Tout revient en une saveur, en une bouchée...


@Jessy Voight    

Qu’est-ce que je pense de l’homosexualité ? En vrai, pas grand chose. Je ne pense pas avoir besoin d’avoir un avis sur quelque chose qui ne me concerne pas, cela reviendrait à avoir un avis sur le port du soutien-gorge par exemple. Bien sûr que je peux avoir un avis, cela est mal dit… Mais je n’ai pas à vouloir en faire « l’unique version ». Ce que je pense importe peu au fond. Tout ce que je sais c’est que j’ai passé ma vie auprès de femmes, lorsque j’en avais, et que l’occasion d’être avec un homme ne s’est jamais présentée. Si cela se ferait est-ce que j’irais ? Je ne sais pas ! On ne sait pas la vie après tout, non ? Quoi qu’il en soit, et une chose est certaine, si cela doit ce faire ça ne sera jamais avec William comme Jessy a pu le penser la première fois. Cela serait comme de l’inceste pour moi, vraiment ! Je sors brusquement de mes pensées lorsqu’elle me dit que je finirais par trouver la bonne et je souris alors, lançant un nouvel indice, si je puis dire.

-Ou peut-être que c’est déjà le cas, je n’ai pas su le voir à temps…

Bien évidement que je parle d’elle, mais elle n’est pas obligé de le prendre ainsi. Elle peut penser que je parle d’autres femmes qui ont pu croiser ma vie… Seulement si elle met tout bout à bout, elle devrait réaliser. Cependant je suis pris de court lorsqu’elle me demande si je suis déjà tombé amoureux. Je la regarde, perdu. Elle peut le voir dans mon regard… J’ouvre la bouche, légèrement, mais rien ne sort… Puis au bout d’un moment, je secoue un peu la tête.

-Je ne crois pas non… Mais toi j’imagine que oui ? Avec ton mari… ?

Peut-être est-ce triste de se dire cela… Qu’à presque 40 ans je n’ai pas connu l’amour, mais…À y réfléchir je le pense sincèrement. Sinon cela aurait duré, n’est-ce pas ? Je finis cependant par sourire lorsqu’elle s’excuse pour la question, mais je n’en comprends pas totalement le sens.

-Comment ça ? Qu’ils jouent le fait d’être amoureux ?

Je parle « d’eux » comme si je n’étais pas inclus sauf qu’elle parle du monde des stars, elle parle de mon monde… Elle se questionne et je trouve ça mignon au fond. J’ai l’impression qu’elle tente de savoir, de découvrir mon monde… Et je fond un petit peu je dois l’avouer. Je finis cependant par rire un peu. Peut-être un rire à la consonance amère lorsqu’elle me dit que William est payé pour me soutenir.

-Pas vraiment au fond, il est payé pour me trouver des contrats, pour que je continue d’être au top… Et il y a franchement bien des choses que j’ai pu faire qui allait contre ce boulot-là. Je pense sincèrement que je suis responsable à 50 % des quelques cheveux blancs qu’il a et qui lui sont arrivés assez tôt !

Finis-je par dire avec un rire plus léger. Bien évidement j’ai toujours tout fait pour faire au mieux, mais je ne l’ai pas toujours fait, comme l’histoire avec mon père, comme l’histoire avec Jessy ou avec toutes mes exs. À croire que je ne peux jamais satisfaire à 100 % quelqu’un jusqu’au bout, que ma liberté reprend inlassablement le dessus… Mais être heureux… C’est important aussi, non ? Et je pense que la liberté ça y contribue vachement… Après je ne le suis pas complètement, je suis sous contrat et… Il y a des tonnes de choses qui me sont refusées, comme ce simple café dans ce salon en compagnie de Jessy, mais du coup je vais chercher la liberté ailleurs… Comme lorsque j’ai tout plaqué pour revenir ici. William ne peut pas me retenir à 100 %.

Je réalise ensuite que je me suis de nouveau mal exprimé, ou qu’elle a mal compris, quoi qu’il en soit je me mords légèrement la lèvre lorsqu’elle me demande si je doute quant au fait d’avoir du talent…

-Non… Ce que je voulais dire c’est que non je ne pense pas qu’il a peur que cela nuise à mon talent, même si bien sûr que j’en doute parfois, que j’en ai douté souvent, mais je pense que c’est sain de la faire… De ne pas prendre la grosse tête comme bien des stars… Non ?

La questionnais-je à mon tour en la regardant de nouveau. Finalement, elle me parle de CD et de clip et je ne peux m’empêcher d’échapper un sourire en baissant légèrement les yeux face à sa conclusion.

-C’est vrai…

Bien que sur le CD il y a tout de même ma photo… Enfin cela dépend de l’album, parfois je fais quelque chose de plus sobre et je peux ainsi comparer à lorsqu’il y a mon visage sur la pochette. Enfin après je n’ai pas vraiment la décision à 100 % là-dessus. C’est le job de William et honnêtement ? Je lui fais confiance. Puis on passe aux confidences, une m’échappe tout naturellement, mais Jessy elle… Ça ne risque pas de lui échapper ! Elle le relève et maintenant que c’est dit je ne vais pas revenir en arrière alors j’assume. Cependant je sens un peu de chaleur au niveau de mes joues et lorsqu’elle me dit de ne pas rougir, je ris un peu et secoue la tête.

-Je ne vois pas du tout de quoi tu parles !

Mais je ne peux m’empêcher de me stopper dans mon élan de connerie en l’entendant me dire qu’elle me trouve canon aussi. Je souris, moins amusé, plus touché. Je la regarde un instant dans les yeux… Je me dis qu’en effet j’ai peut-être bel et bien raté ma chance, mais que la vie m’envoie un signal pour peut-être rattraper tout ça ? En tout cas, mon sourire, le regard que je pose sur elle, la douceur dans la brillance de mes yeux montre que tout ça me touche et que ouai… Cette fille, cette nana, cette femme elle a toujours été importante à mes yeux d’une façon ou d’une autre.

Puis cette bulle éclate légèrement lorsqu’on revient sur le sujet de Will’, en vrai il doit vachement avoir les oreilles qui sifflent avec nous deux et cette idée me fait rire puis, aux questionnement de Jessy, je me mords un peu l’intérieur de la joue, réfléchissant avant de hocher la tête.

-C’est vrai, il a un peu joué ce rôle lorsque je ne parlais plus à mon père… Il a été un pilier pour moi et c’est un peu mon père dans ce domaine en fait… Il m’a donné vie, il a fait de moi ce que je suis… Après… Tu as peut-être raison, il tente de m’enfermer dans une cage, bien souvent, qui se veut certainement dorée, mais… Je sais qu’il ne fait pas ça pour me faire du mal et comme je te le dis, je ne lui rends pas la vie facile facile non plus !

Je ris un peu.

-Cet article en est la preuve ou ma venue ici aussi... !

Puis elle ouvre la boite ! Je lui explique pourquoi je ne les ai pas ouverts avant et cela semble plus l’amuser qu’autre chose. Je ne peux que faire mon sourire d’ange lorsqu’elle lâche un « sacré Dylan » de façon totalement innocente et adorable bien évidement ! Puis je croque dedans quoi ! J’ai pas mangé ça depuis des années ! Bah depuis clairement 20 ans comme on se l’ait rappelé moult fois. J’apprécie le moment, le goût et tous les souvenirs auxquels tout ça ramène tandis que je vois Jessy fermer les yeux, soupirer de plaisir. Je souris… Sans m’en rendre compte, elle est tellement belle ainsi eh puis…. Cela me rappelle encore une fois tellement de souvenir. Elle ouvre les yeux d’un coup et ce serait bête de détourner les yeux soudainement, elle aura certainement grillé que je l’observais et qu’importe au fond. Elle me dit alors qu’elle pourrait certainement m’embrasser tellement ça lui fait du bien et je ris alors un peu sortant tout naturellement et si soudainement aussi. Mes mots ont quittés mes lèvres bien plus vite que l’analyse de mon cerveau face à ceux-ci.

-Qu’est-ce qui t’en empêche ?! Moi je prends !

Je souris alors et la regarde toujours, la moitié de mon beignet avalé. C’est vrai qu’il n’y a pas à dire… Ces beignets c’est tout un pan de notre histoire aussi. Alors lorsqu’elle me remercie je reprends.

-De rien… Mais rien que pour te voir tes yeux briller de nouveau ainsi, un peu grâce à moi, ça valait le coup que j’embête le vieil oncle Sam !

Finis-je avec un doux sourire plus doux.


@Jessy Voight    

Je ne peux que hocher la tête et sourire pour donner raison à Jessy lorsqu’elle me dit que le principe du destin c’est qu’elle reviendra dans ma vie. Actuellement il n’y a que Jessy qui y est revenu… Et nous avons déjà parlé de cette histoire de destin, elle m’a même parlé de cette femme et de sa prédiction. Ai-je envie d’y croire ? Je crois que oui… Mais je laisse le temps, et les choses, faire leur chemin petit à petit. Ce qui doit arriver, arrivera et ce qui doit se passer se passera. C’est dans un sens écrit quelque part, je n’ai juste qu’à me laisser guider. Puis on parle justement d’amour, elle me confie que finalement elle n’a pas aimé Trévor avec un grand A. Je suis surpris, mais ce qui m’intrigue d’autant plus c’est le fait qu’elle se stoppe, elle qui se réfrène que rarement.

-Non vas-y ! Va jusqu’au bout de ton exemple… !

L’invitais-je à faire, réellement curieux de tout ça. Puis on parle d’avantage des stars, de leurs vies de couple. Je ris un peu lorsqu’elle me donne un exemple concret et hoche la tête.

-C’est vrai qu’il y en a quelques uns, heureusement pas tous ! Et je n’en fais pas parti. Heureusement, je n’ai jamais eu besoin de pousser le vice jusqu’ici.

De toute façon, ce n’était pas dans l’intérêt de William de le faire ! Il me voulait frais et célibataire. Lorsque j’étais en couple, ça le contrariait au final, mais il s’y faisait. De toute façon, il n’avait pas le choix ! Mais… « Heureusement » pour lui et malheureusement pour moi, je n’étais pas capable de tenir une relation plus que quelques mois…. Même si je me sentais prêt à vraiment tout tenter, tout cela commençait à me peser. J’ouvre cependant de grand yeux avant de la pousser légèrement en sortant un « hey ! » sonore en riant à moitié.

-Je n’ai pas de cheveux blancs, non mais ! Mais… Si je viens à en avoir c’est sûr qu’il est le responsable à 100 % lui pour le coup !

Enfin peut-être que cette histoire avec mon père aussi, mais je ne voulais pas penser à ça pour le moment. Elle me dit alors qu’on peut allier le tout, à son sens. Ce n’est pas mon avis… Je ne pense pas que cela aille réellement ensemble…. Pas dans mon milieu en tout cas.

-Je ne sais pas, dans mon milieu… Je ne pense pas que tout ça peut s’allier. C’est tellement simple de plonger d’un côté ou de l’autre… Il y a tellement de tentation !

Et puis souvent lorsque cela vient « d’un coup » eh bien… Soit on s’y perd, soit on se gonfle… Ni l’une ni l’autre des extrémités n’est bonne, mais c’est un fait ! Regarder le nombre de dépression ou suicide d’enfant stars… Puis la conversation dérive totalement sur autre chose, notamment sur mes joues légèrement rosies… Je finis par jouer les innocents et cela semble l’amuser. De mon grand sourire toujours d’ange, je réponds.

-Si je joue comme ça, je risque de gagner quoi ? C’est important de savoir le prix à la fin !

Fis-je d’un air de faux joueur vraiment intéressé. L’atmosphère est vraiment légère, cela fait du bien au moral…. Eh puis savoir qu’elle ne m’en veut pas pour cet article est un réel soulagement ! En parlant de ça… La jolie blonde finit par conclure que l’important est que je m’y retrouve dans ma relation avec William et ma tête se hoche tout simplement en fait, parce qu’au fond, c’est vrai… Et pour le moment ? Je m’y retrouve.

Puis ça y est enfin on y re-goûte à ces beignets ! Qu’ils sont bons, qu’ils me rappellent tant de chose… Et là Jessy me fait part de quelque chose qui, tout naturellement, fait que je lui donne le feu vert. Enfin en quelque sorte… Elle me regarde quelques secondes, comme silencieuse, avant de me dire qu’elle n’oubliera pas cette phrase et je souris alors légèrement.

-Moi non plus je n’oublierais pas la tienne et j’attendrais mon baiser !

Je souris alors plus grandement avant de rire lorsqu’elle se remet à parler la bouche pleine. Je suis content d’avoir visé dans le mille ! À la base j’aurais demandé de ces beignets-ci à l’oncle Sam dans tous les cas, dès que j’ai su, de sa propre bouche, qu’il pouvait certainement m’en faire pour moi, mais la « dispute » avec Jessy était une confirmation qu’il m’en fallait. C’était souvent notre moyen de nous réconcilier. Toujours un peu riant, je reprends.

-C’est l’effet retour/rareté ça tu vois ! Toi il te voit tout le temps, moi c’est plus rare !

Je reprends mon grand sourire d’ange avant de la regarder plus attentivement et lever doucement ma main pour montrer sa bouche sans réellement la toucher, bien que ma main et mon doigt en soient très proches, les yeux un peu brillants de malice, d’amusement et la trouvant vraiment adorable comme ça… Elle doit se demander pourquoi, alors je relève mon regard attendri et amusé vers elle tout en disant.

-Tu t’es foutue du sucre partout...


@Jessy Voight    

Elle ne peut clairement pas s’arrêter en plein milieu d’une phrase comme ça et me laisser sur ma faim… Enfin en quelque sorte ! Je dois dire que j’ai tendance à être un peu curieux alors ce genre de chose attire vite mon attention. Elle reprend alors en disant que je l’ai voulu et là elle me parle de l’orgasme féminin. J’ouvre de grands yeux, mais pas tant de gêne, juste parce que sur le coup je suis surpris et totalement amusé du même temps ! Remarque venant de Jessy je ne suis pas réellement surpris au fond ! Je finis par rire un peu puis elle pousse son explication, je reprends donc un semblant de sérieux, le sourire tout de même collé aux lèvres.

-Je vois… C’est vrai, ton explication tient la route, il te faudrait une seconde expérience amoureuse pour comparer on va dire ! C’est tout à fait logique… !

Finis-je par dire en haussant les épaules. Moi j’ai eu plusieurs expérience de couple, de ce côté-là Jessy et moi sommes différents, mais moi cela a toujours été fini relativement tôt. Avorté dans l’oeuf comme on dit… Qu’elle, elle a eu une fille avec et a vécu plusieurs années avec. C’est ce qui est marrant au fond, je suis sûrement le « plus timide » de l’extérieur de nous deux et pourtant je ne suis pas le plus rangé tandis qu’elle qui paraît si sauvage fut la plus rangée. Comme quoi ! Son regard se voile alors d’un petit nuage de culpabilité, elle se pose une question, mais qu’elle énonce à voix haute, surement pour avoir mon avis au fond donc je perds un peu mon sourire, non pas parce que je trouve le moment vraiment pas drôle, mais parce que la conversation est plus sérieuse !

-Je sais que ça va être super difficile ce que je vais dire, mais avec des « si » on referait le monde et je pense que tu te torture pour des choses dont tu n’auras jamais la réponse où dont tu n’es pas responsable… Penses juste à lui comme l’homme que tu as aimé…

Finis-je par déclarer. Cela peut paraître étrange, non ? Que je lui demande de penser à Trévor comme l’homme qu’elle a aimé, parce que clairement cette fille… Elle a toujours eu une place importante dans mon coeur, mais si cela peut lui faire du bien alors je prends. Je ferais beaucoup de chose pour la voir sourire, son sourire m’a tellement manqué d’ailleurs… Je sors alors de mes pensées en hochant légèrement la tête lorsqu’elle me souhaite vraiment de ne jamais arriver à un tel vice dans le milieu.

-Ce n’est vraiment pas mon genre…

De toute façon, j’ai mes limites, même si c’est le plan de William, je lui dirais non. Je pense que c’est important que je reste le plus authentique possible malgré tout ce qui, autour de moi, peut sonner faux. Et en parlant de ce qui sonne faux… On parle alors de cheveux blancs et elle sous-entend que je me teins les cheveux. Je ris alors.

-Certain, même si je me doute que le temps fera bientôt son affaire !

Je ris un peu. Est-ce que j’ai peur de prendre de l’âge et de vieillir ? Pas vraiment, j’ai l’impression d’être mieux à presque 40 ans qu’à 20 ans… Alors prendre quelque cheveux blancs ne me fait pas vraiment peur au fond, tout comme prendre des rides. Comme je le disais à Jessy, je trouve ça beau, cela raconte notre histoire. Je finis par me mordre légèrement la lèvre lorsqu’elle me demande si je ne suis jamais tombé dedans puis je la regarde avec sincérité.

-Non… J’aurais pu, on m’a pas mal tenté, mais non. Ma seule addiction, si on peut dire, c’est l’alcool, mais je ne suis pas à un stade d’alcoolisme avancé.

Comme là par exemple, je propose une bière plutôt qu’un café, mais cela ne fait pas de moi un alcoolique, seulement un bon vivant on va dire !

-Et toi ?

Demandais-je simplement, parce qu’on peut plonger dans ce genre de chose sans être dans le milieu « des étoiles » au fond. Et les conversation s’enchainent et ne se ressemblent pas, d’ailleurs on parlait de mes joues rouges pour finir par parler de jeu, de lot… Le truc qui n’a rien à voir, mais c’est comme ça, c’est ainsi. Entre Jessy et moi cela a toujours été un peu difficile à suivre, mais le plus important était que nous on arrivait à se suivre, non ? Même si… On a aussi été bien aveugle voire un peu con de ne pas s’avouer les choses à temps. Alors lorsqu’elle me demande de choisir mon lot, j’ai un grand sourire collé aux lèvres. Je sais exactement ce que je veux et je suis sûr que tout cela l’amusera.

-Ok ! Une danse… !

Et là je la regarde d’un petit air malicieux. Lorsque nous étions ados, bien sûr que la musique faisait déjà partie intégrante de moi, j’adorais ça, Léandre aussi notamment et on adorait juste danser tous ensemble, mais particulièrement Jessy et moi. En réalité, je suis un bien piètre danseur, mais j’adorais juste faire n’importe quoi avec Jessy, cela me faisait rire et me faisait du bien au moral. Au final, je demandais un souvenir fort, quelque chose qui faisait qu’on avait l’air tous les deux complètement ridicules et un peu fou à danser dans tous les sens en chantant, mais c’était notre bulle vous voyez ? Puis… Elle peut prendre également cela comme elle veut. Je ne demandais pas un strip-tease non plus, mais vu comment elle pouvait parfois prendre les choses dans le mauvais sens et mal les interpréter comme cette histoire où j’ai appris qu’elle couchait avec plusieurs hommes, alors je pense que cela peut être très drôle de voir sa tête suite à ma demande de danse si elle ne comprend pas immédiatement ma référence, mais cela m’étonnerait. Après certes j’aurais pu demander quelque chose de plus chaud, de plus « adulte », de plus ambigüe… Comme ce baiser que je réclame et que j’attends. Je peux seulement voir son regard qui semble me dire qu’elle en prend note sans pour autant me l’offrir. En tout cas… Pas maintenant. Je l’espère, parce que je ne risque pas de l’oublier moi.

J’éclate finalement de rire lorsqu’on mange nos beignets et que je donne une explication des plus logiques sur le fait que j’ai réussi à en avoir et pas elle. Elle me compare donc à une carte Pokémon puis je lui lance un petit regard.

-Tu es du genre collectionneuse ?

Sous-entendu qu’il ne faudrait pas laisser une telle carte rare filer alors ! Bien évidement, je ne me prends pas au sérieux, parfois cela m’arrive de le faire, mais en compagnie de la jolie blonde je me sentais adolescent de nouveau. Cela pouvait paraître ridicule, mais c’était vrai. Puis je repère le sucre sur le coin de ses lèvres, sans réellement la toucher pour autant. Cependant, je peux la voir rapprocher son visage de ma main, me demandant silencieusement de m’en occuper. Je souris avec douceur et retire doucement le sucre du coin de ses lèvres, à l’aide de mon pouce que je passe doucement ensuite sur sa lèvre inférieure, plantant alors mon regard dans le sien, comme caressant, effleurant ses lèvres. Ce moment semble soudainement comme suspendu… Je me perds dans son regard.

@Jessy Voight    

À ce que je dis, je peux voir dans son regard qu’elle pèse clairement le pour et le contre…. Et je la laisse réfléchir un instant sans pour autant surenchérir au fond… Avant qu’elle ne me donne finalement raison. Cela me tire un sourire, mais c’est finalement un rire qui s’échappe d’entre mes lèvres lorsqu’elle me dit que l’amour ça fait mal.

-Tu parles à un convaincu là tu sais. Mais au fond j’ai quand même envie de continuer à le chercher et le trouver finalement. Je me dis que l’histoire ne peut pas éternellement recommencer. Non ?

Après tout, ce que je disais était vrai ! Je n’avais jamais eu de relation qui avait tenue une distance « raisonnable », mais cela était appelé de l’amour au fond, même si ce n’était pas avec un grand A et ce n’est pas parce que certaines ont duré que 2 mois, par exemple, que ça ne fait pas mal lorsque ça fini. On ne s’habitue jamais à ce genre de chose, mais je continue de me dire qu’un jour peut-être… Enfin… Je ne sais pas. J’espère tout en me disant également que je dois surement être comme mes parents, « maudit en amour », ça j’en avais déjà parlé à Jessy lors de nos retrouvailles. Au fond… Qui vivra, verra non ? Je finis par rire cependant, de bon coeur, lorsqu’elle me donne de nouveau raison avant de me dire qu’il va falloir que j’arrête.

-Ah attends ! Je ne t’ai pas embêté pendant 20 ans, je me rattrape !

Dis-je d’un petit ton taquin et malicieux, cependant… Je ne m’attendais pas à l’information qu’elle me lâche soudainement sur son défunt mari. Je la regarde, sans comprendre, fronçant même légèrement les sourcils montrant là mon incompréhension… Je pense qu’elle est d’ailleurs bien passé puisque je n’ai pas le temps de demander « pourquoi » qu’elle enchaine pour me l’expliquer. Je finis par boire de nouveau un peu de bière avant de me mordre la lèvre inférieure.

-Ok… Je comprends mieux ! Je lui en veux pas alors, je pense pas que j’aurais vraiment apprécié en cas inverse… !

Finis-je par dire avec un petit rire avant de la regarder de nouveau.

-Et toi… Tu répondais quoi lorsqu’on disait ça en sa compagnie… ?

Oui j’étais curieux. Je voulais savoir en réalité si elle avait continué de l’imaginer ou si… À partir du moment où j’étais parti et que Trévor était là alors… C’était clair dans sa tête. Clair que je n’étais qu’un ami qui était parti loin, pas l’homme avec qui il aurait peut-être pu se passer quelque chose. Moi ? Je pensais souvent à elle et je dois dire que je me questionnais souvent sur ce qu’aurait été ma vie si j’étais resté à Blue Valley…

Je ne relève pas cependant lorsqu’elle s’excuse d’avoir pu insinuer quelque chose, tout simplement parce que je ne l’avais pas pris dans ce sens et donc je ne lui en veux pas. Je passe plutôt au sujet suivant qui me tire un grand sourire amusé lorsqu’elle parle de ce qui pourrait faire craquer toutes les adolescentes. Comme à mon habitude, je ne me prends que moyennement au sérieux.

-Au moins tout ça !

Et on saute d’un sujet à l’autre, c’est presque invivable vu de l’extérieur, mais tout cela est notre petit train-train quotidien qui revient au galop. Déjà adolescents nous étions du genre de passer de A à Z et… Sans que personne ne nous suive vraiment, mais qu’importe, non ? Tant que nous on se suivait ! Ça n’a pas changé et cela m’en tirerait presque un nouveau sourire malgré le sujet plus sombre.

-Franchement le chocolat c’est bien aussi ! Et... Non ! Enfin une bière de temps à autre ou lorsque je suis en soirée. Bon… Peut-être que j’ai tendance à plus le faire depuis l’accident de mon père, mais.. Ça va, je gère…

Finis-je par dire avec un petit sourire. Je sais que c’est une phrase d’alcoolique et généralement ils ne gèrent pas, mais je le dis sincèrement. Je ne veux pas être totalement saoul parce que je veux rendre mon père fier, je veux que lorsqu’il se réveillera son affaire tourne du tonnerre… Et William vit ici de toute façon, il ne me laisserait jamais le devenir, étant lui-même un ancien alcoolique.

Puis la conversation redevient plus légère ! Qu’est-ce que je vous disais lorsque je disais que l’on passe de A à Z Jessy et moi ! Voyez par vous-même ! En tout cas, je ne peux m’empêcher de sourire, et rire, lorsqu’elle me demande si je suis sérieux dans ma requête.

-Tout à fait madame ! Une danse, là maintenant oui !

Je ris finalement lorsqu’elle me dit qu’elle n’a pas dansé depuis des années.

-Alors c’est le moment de déverrouiller tout ça !

Lui lançais-je d’un grand sourire d’ange innocent alors que j’étais vraiment loin de l’être ! Puis on parle de Pokémon, ça n’a aucun sens je sais, mais pour nous ça en a. Les sous-entendus qui vont avec on en aussi… Et je ne peux m’empêcher de sourire à sa réponse, un petit sourire discret cette fois-ci, mais bien présent. J’ai le petit regard qui va avec d’ailleurs… Puis… Tout s’enchaine très vite. Je lui retire le sucre de ses lèvres, m’attardant peut-être plus qu’il ne le faudrait sur sa lèvre inférieure puis… Elle se rapproche, je ne quitte pas son regard, nos souffles se mêlent presque tellement nous sommes proches, mais non… Je ne quitte pas son regard, ma main cependant quitte ses lèvres pour laisser mon visage remplacer cet espace. Enfin… En tout cas, c’est elle qui se rapproche pour venir embrasser la commissure de mes lèvres. J’ai le coeur qui bat vite, cette sensation et chaleur agréable qui envahit le corps entier lorsque ce genre de chose arrivent et qu’on sait que la personne compte pour nous. Qu’elle compte même certainement plus que ce que l’on veut se l’avouer… Je tourne alors légèrement le visage effleurant clairement ses lèvres des miennes pour le coup, le baiser n’y est pas encore, mais pas loin. Il ne suffirait que d’un petit rapprochement, de quelques millimètres tout juste… Je demande alors dans un murmure, reprenant « le jeu » instauré lors de nos retrouvailles, le cluedo...

-Alors détective Voight… À votre avis que va donner la suite de cette enquête ?

Bien évidement le mot « enquête » signifiait le mot « instant présent » dans le contexte actuel, j’avais vraiment très envie de l’embrasser et lorsque je parlais, tout près de ses lèvres, nos lèvres ne faisaient que s’effleurer, se toucher… Mais en même temps, j’avais envie d’attraper ce moment, de le faire durer un peu plus… De m’assurer peut-être aussi au fond qu’elle en avait aussi envie ? Après tout, elle ne m’a pas embrassé malgré mes multiples demandes quelques instants plus tôt, seulement le coin de mes lèvres…

@Jessy Voight    

Elle me donne raison en ce qui concerne ma vision de l’amour après qu’elle en ait eu une bien défaitiste. Cependant même si elle me donne raison elle ne semble pas partie pour penser positivement non plus. Elle me parle d’espoir, d’espoir qu’il faut avoir et ma tête se hoche. Oui, en effet, il faut encore y croire et avoir envie d’y croire pour que cela marche et parfois l’espoir c’est difficile de le garder, mais elle a bien conclut les choses : l’espoir fait vivre. Alors, même inconsciemment, on y croit souvent encore.

-Et cette fois c’est moi qui te donne raison, même inconsciemment, on continue d’y croire…

Même si c’est parfois difficile je le lui accorde ! Je ne dirais pas, pour ma part, que je suis à sa recherche continuellement, je me dis que j’aimerais y avoir le droit un jour, que ça a l’air chouette lorsque je le vois chez les autres, mais je ne sais vraiment pas si j’y aurais le droit… Après tout… C’est compliqué d’avancer sans avoir « grandi avec » si je puis dire. Je ne dis pas que c’est impossible, la volonté y est pour beaucoup et puis… Je n’ai tout simplement pas été avec la bonne encore, cela doit venir de là. Je finis par éclater de rire lorsqu’elle me met en garde qu’elle est pas capable d’encaisser 20 ans de « tu as raison Dylan » et c’est totalement amusé que je réponds.

-Je vais essayer de faire attention alors, promis !

Puis le sujet déborde sur son ex-mari et malheureusement pas ex, car elle ne l’aimait plus. La vie a fait en sorte qu’ils soient ex, en réalité elle est surtout veuve et son mari n’est pas réellement son « ex » en tout cas pas tant qu’elle ne sera pas mariée de nouveau. Ma tête se hoche, avec un regard équivoque, qui lui donne raison, lorsqu’elle me dit que finalement tout ça était mal placé.

-Tu n’as pas tord… C’est vrai, même si je pense pas que tout ça se contrôle réellement.

Je ne voulais pas spécialement me faire l’avocat de Trévor, je ne connaissais même pas cet homme qui a pu rendre Jessy heureuse, mais c’est justement en cela que je le défend peut-être inconsciemment. Il a réussi ce que je n’ai malheureusement pas pu faire, ce que je n’ai malheureusement pas vu à temps… Mes rêves étaient trop grands et me cachaient la vue sur tout le reste. D’ailleurs, j’ai un petit sourire, presque nostalgique, de ce raté entre nous lorsqu’elle me le confirme : elle a été heureuse avec lui.

-Et je dirais qu’au final c’est le plus important…

Je le dis en la regardant dans les yeux. Je suis sincère. Son sourire a toujours été une véritable bouffée d’oxygène pour moi alors la savoir heureuse toutes ces années… Ça ne peut qu’être le plus important, non ? Je pense que oui. Et je le pense, même si William péterait un plomb que je pense à tout cela. Pour lui le plus important est de marcher, de fonctionner, que je fasse de la musique, pas que je m’inquiète de savoir si la fille sur laquelle j’avais, et j’ai toujours, une forte attirance était heureuse toutes ces années loin l’un de l’autre.

D’ailleurs on parle de ça avec la jolie blonde. On parle de l’effet qu’auraient mes cheveux sur mon public, cela m’amuse, surtout lorsqu’elle le confirme de nouveau. Puis on continue dans cette voie, enfin plus ou moins, on parle de mon rapport avec l’alcool et ma tête se hoche doucement lorsqu’elle me dit que le plus important est que je gère. Je souris alors, riant même légèrement sur la fin de ma phrase.

-Exactement ! Eh puis tu ne le connais pas personnellement, mais tu te doutes bien que William ne me laisserait jamais sombrer dedans.

Pour Jessy cela sera d’un point de vue strictement professionnel. Elle va bien se douter qu’il ne va pas me laisser devenir alcoolique sinon adios la carrière et je pense qu’elle a compris que pour Will’, le plus important c’est ça : ma carrière. Cependant moi je sais que pour son propre passé d’alcoolique, il ne me laissera pas le devenir non plus.

D’ailleurs moi non plus je ne la laisserais pas ! Je le note, elle me doit : un baiser et une danse. Cela commence à faire beaucoup sur sa note, mais cela m’amuse également aussi parce qu’elle semble aussi surprise qu’amusée par ma demande. D’ailleurs les demandes, les sous-entendus vont bon train, tout comme celui de la carte Pokémon…

Et l’atmosphère s’y met aussi maintenant, les beignets ont conduit à ce qu’il y ait du sucre sur ses lèvres et je n’ai pas pu m’empêcher de vouloir le lui enlever… Peut-être qu’aussi, inconsciemment, je cherchais un moyen d’être plus près, même si l’ambiance était déjà de nouveau totalement détendue et emplie en même temps de sens. Tout comme ce baiser qu’elle vient déposer au coin de mes lèvres, mon coeur qui s’emballe à ce contact, pourtant pas « direct » veut tout dire et je viens alors effleurer ses lèvres sans pour autant l’embrasser directement. Je veux attraper l’instant, je veux en profiter un maximum de temps, je veux graver le moment puisque j’ai bien failli la perdre à cause d’un magazine people à la con… Et là nous voilà à rire, à nous chercher et… À presque s’embrasser. J'agrandis donc le moment avec une petite phrase qui est, elle aussi, emplie de sens, d’indices et de choses inavouées. À travers ma question… Je pense qu’elle peut collecter de nombreux autres indices sur ce que son joli regard, sur ce que son joli sourire, peut bien encore me faire. Elle sourit… Et me répond, je sens son souffle sur mes lèvres tandis qu’elle se stoppe, sans réellement finir sa phrase… Finissant finalement par remettre la balle dans mon camp. J’en souris également…

-Je pense que s’il le faisait encore il serait certainement très idiot… Non… ?

C’est une phrase, une question à demi murmurée tandis que je lui laisse tout juste le temps de répondre parce que je finis par combler le peu d’espace qu’il restait entre nos deux lèvres. Je n’y vais pas de façon brusque, c’est doux… Un moment raté d’il y a 20 ans… Un moment où dès l’instant où mes lèvres ont réellement touchées les siennes, j’ai senti comme une décharge, rien qui fait mal, bien au contraire. Vous savez, plus comme cette agréable chaleur qui vous envahit tandis que votre coeur en cesse de battre, avant de reprendre encore plus fort et plus vite…

@Jessy Voight    

Il faut croire que le temps a eu un bon effet autant sur elle que sur moi. Nous sommes plus assagis… Bon je pense que l’on reste quand même de sacrés numéros et que l’on peut encore avoir des disputes dignes des plus grands films dramatiques, il suffit de revoir nos retrouvailles au café et la dispute que l’on a eu pour… Rien en plus, mais on a quand même pas mal mûrit ! Elle me donne raison, autant que je lui donne raison. De toute façon, elle est maman, je pense que ça vient avec le package d’être plus sage. Elle a été, et est toujours, bien que moins vu son âge, responsable d’un autre être vivant qu’elle même. Ce n’est pas rien ! Puis la promesse que je lui fais semble la faire rire, elle me remercie et je souris alors, amusé.

-S’il n’y a que ça pour te rendre heureuse, je pense que je peux le faire !

Façon bien naturelle et assez stratégique de savoir ce qui pourrait la rendre heureuse hormis cela. Et en parlant de bonheur… On parle de Trévor, alors j’avais bien compris du coup que le titre était justifié, qu’il avait laissé de sales choses à Jessy, mais là on parlait de toute autre chose. C’est la jalousie qui prend place dans notre conversation et c’est un sentiment vraiment horrible au fond. C’est incontrôlable en fait ! Est-ce que je suis du genre jaloux ? Bien évidement… D’ailleurs, je pense qu’à partir du moment où l’on tient à quelque chose, ou à quelqu’un, on est tous forcément un peu jaloux… Mais ce n’est que mon point de vue. Elle conclut par le fait que c’est souvent plus fort que nous et ma tête se hoche doucement.

-Malheureusement… Même si c’est parfois justement ça qui gâche tout…

Je soupire légèrement, donnant ainsi un sentiment de vécu. Bien évidement que j’ai déjà été jaloux au point de tout gâcher. À qui est-ce que cela n’est pas déjà arrivé ? En tout cas, pas à moi ! En tout cas, elle me confirme qu’elle a bien été heureuse avec lui et qu’en effet c’est le plus important. Je ne rebondis pas là-dessus parce que… Je pense que tout est dis et puis… Laissons les morts où ils sont, je n’ai pas réellement envie de penser aux défunts en ce moment et je ne pense pas que cela ravit Jessy de parler de son mari… Je n’ai pas envie de la rendre mal. Ça n’a jamais été mon but, même si j’ai pu le faire malgré moi.

La conversation dérive plutôt sur William, de nouveau. Jessy reprend soudainement la parole et me demande de façon assez cash si au fond tout ça, ça me saoule pas. Je ris légèrement parce que je la trouve incroyablement mignonne à ne pas lâcher l’affaire à ce sujet. C’est sûrement sa façon aussi de dire qu’elle tient à moi… Ou qu’elle veut que j’aille bien, s’en assurer en tout cas. Après tout, cela est peut-être dans ma tête, mais cela me plait de le croire… Je finis par passer doucement ma langue sur ma lèvre inférieure, réfléchissant un court instant puis me la mord légèrement avant de répondre.

-Bien sûr que si !… Comme je te le disais parfois j’aimerais juste pouvoir prendre un café si j’en ai envie, sans sortir dans le journal le lendemain… Parfois j’aimerais juste pouvoir manger de la tarte parce que j’ai envie de manger une putain de tarte à la pomme, mais que non… J’ai des séries de concerts, je dois avoir un régime super strict parce que mon corps c’est aussi mon instrument, ma voix et que faire un concert c’est plus physique que ça en a l’air… Mais j’me dis que c’est le prix à payer pour vivre mon rêve… Alors j’encaisse et puis voilà… Je ne suis pas toujours aussi droit que le voudrait Will’ !

Je ris légèrement, peut-être pour remettre un peu de légèreté à tout ça parce que je viens de « m’emporter » légèrement, surtout lorsque je parlais de cette tarte aux pommes. J’vous jure, j’en rêve ! En fait, j’adore ça, mais c’est comme ça. Je ne suis pas totalement prisonnier, mais je sais aussi que je dois remplir la part du contrat…

Et en parlant de contrat… Je ne suis pas prêt d’oublier ma danse et mon baiser. C’est noté dans un coin de ma tête, à côté du prénom de la belle blonde aux yeux bleu qui a du en faire tourner des têtes durant sa vie, même si elle était mariée….

Puis c’est les Pokémons qui arrivent sur la table et… Ce sucre. Ce petit clandestin qui se glisse sur la bouche de Jessy. Est-ce qu’actuellement j’aimerais être ce sucre ? Oui… Pouvoir toucher ses lèvres des miennes… C’est quelque chose que j’ai longtemps, et souvent, envisagé, mais la jeunesse rend bête et je ne sais toujours pas à l’heure d’aujourd’hui ce qui m'a fait me retenir tout ce temps si ce n’est ma stupide timidité… Et certainement la peur d’être repoussé. Après tout, nous étions amis de base alors… Elle aurait pu parfaitement me recaler direct et ça je pense que mon coeur d’adolescent l’aurait certainement très mal pris. Sauf qu’aujourd’hui tout ça c’est du passé… Parce que ouai… « Cet homme » serait bien idiot de laisser passer une nouvelle fois sa chance d’embrasser la blonde de ses rêves d’adolescents alors qu’il n’est qu’à quelques millimètres tout juste… Alors non… Je ne serais pas « cet homme » de nouveau, même si cela n’est qu’un instant, même si on réalise, par la suite, que c’était stupide, que l’on aurait pas dû, je m’en fou… Je ne laisse pas passer l’instant une fois de plus.

Je ne suis pas brusque dans mon geste, ni dans ma manière de l’embrasser, parce que même si là je suis sûr à 99,99 % qu’elle ne me repoussera pas, je n’ai pas envie de la forcer à faire quelque chose qu’elle ne voudrait pas. Après tout, elle voit d’autres hommes, elle me l’a fait comprendre dès nos retrouvailles… Mais j’ai plaisir à découvrir qu’au lieu de me repousser, de mettre fin à cette bulle délicate, elle prolonge ce baiser qui à ce goût « d’enfin ». 20 ans c’est long pour un baiser, non ? C’est certainement ce que la plupart des gens de ce monde se diraient, mais de ce fait je le trouve encore plus… Important et empli de sens, de sensations en tout cas. Ce baiser a le goût des beignets de notre adolescence et c’est aussi ces moments-là qui n’étaient qu’à nous. Aucun autre de la bande n’y avait le droit lorsqu’on mettait la main dedans... Ma langue vient retrouver doucement la sienne tandis que ma main se glisse à présent sur sa joue, venant se loger sous son oreille, mêlant alors quelque peu mes doigts dans ses cheveux.

@Jessy Voight