Nora Randall ---> Les contes de fées ... Un mensonge pour faire rêver les gamins !

Née d'un amour, je ne pouvais pas dire le contraire. Ma mère était folle amoureuse de mon père, je crois qu'on aurait pu s'arrêter à folle mais bon... Elle venait d'ailleurs, toujours sur la route auto stoppeuse, elle aimait le risque et l'aventure. Mon père lui était déjà gérant d'un garage, il l'avait eu de son père qui l'avait acheté quand il était revenu de l'armée après avoir servi longtemps pour le pays. L'amour entre les deux donna naissance à une petite princesse, celle de son père, mais ma mère elle n'aimait pas vraiment l'amour qu'il me portait. Elle était de plus en plus distante, rentrait encore plus tard que mon père qui s'époumonait au travail, et souvent elle rentrait pas dans des états très sympathique pour une enfant. Ivre, elle rigolait et parlait fort. Et surtout elle ne revenait que rarement seule, mon père avait vite compris mais il espérait encore...

Mais son espoir fût rapidement tué dans l'oeuf. Ma mère avait disparu. Un matin, une note sur la table du petit déjeuné. Et ... Plus personne, celle qui était déjà absente, l'était réellement. Les larmes de mon père, mes petits bras qui l'entourent, et maintenant c'était lui et moi. Contre le reste du monde.

À la suite de ça je n'ai jamais manqué de rien, encore moins d'amour, et de soin, surtout quand on découvrit ma surdité à gauche et ... "Possible que ça touche l'autre oreille un jour, je n'en sais rien" Avait dit le médecin à mon père, qui avait tout fait pour que je ne sois pas en difficulté. Language des signes, lire sur les lèvres, j'avais tout appris au fur et à mesure. Il m'avait aussi appris à faire du vélo, à lire, à écrire, tout les savoirs importants pour une petite fille de mon âge, même si en plus de ça, il travaillait presque jour et nuit pour combler les dettes de ma mère, celle qu'elle avait laissé en son nom. Jusqu'à ce qu'on apprenne la terrible nouvelle.
La maladie.
Le cancer... Il allait mourir... Et... Je ne pouvais pas contrôler ça. J'avais dix-huit ans. J'étais trop jeune pour le perdre, j'étais trop innocente et fragile pour perdre mon père. Même s'il m'appelait "ma petite rebelle" , mais je ne pourrais plus affronter le monde sans mon pilier.
Ce fût ce qui arriva... Quand mon regard dans le vide j'ai dû regarder celui qui me tenait sur terre, qui tenait toujours ma main, qui m'avait fait grandir, évoluer...J'étais en train de l'abandonner. J'avais presque personne ce jour là à mes côtés, quelques voisins, des clients proches de lui, mais moi... J'étais seule maintenant...

"Mademoiselle Randall, votre père avait des dettes.." Ouai celle de ma mère , qui avait finit encore par lui causer du soucis. "La vente de la maison et du garage pourrait couvrir le tout, si on vend aussi les meubles et surement vos biens." Voiture, moto, tout quoi... Je n'avais plus rien. "Prenez tout.. Sauf le pick up." Le notaire fit le tour, nota tout et moi à partir de ce jour, je n'avais plus que ce tas de rouille, celui de mon père, ce pick up.

Dormant dedans les soirs d'été, à la belle étoile, bien couverte, j'avais rapidement compris que ce n'était pas une solution. Surtout quand ses deux types étaient venu me voir... Pervers, perfides, profitant de mon innocence, la main plaqué sur ma bouche pour ne pas que je crie... Ils m'avait "montrer la vie" selon leur dire. Ils venaient de "me briser", selon moi... Je ne pouvais plus dormir dehors...

Une caravane... Ok, c'était mieux que rien. Je la louais meublée, avec l'équipement, mais c'était encore trop cher pour mon boulot de serveuse. Alors deux colocs, un couple et parfois un troisième, qui venait squatter le canapé, c'était une bonne chose pour pouvoir être toujours entourée.
Le café ferma... J'avais besoin d'argent, déposant CV sur CV personne ne cherchait.... Une écurie venait de s'installer. Mais c'était luxueux, une écurie de champion comme j'aimais dire, il ne prendrait jamais une nana comme moi.... Arrivant à vélo, bien coiffé, habillé sur mon 31, jean neuf, chemise, j'avais mis le paquet pour avoir ce job.
"Expliquez moi d'où vient votre passion? Vous n'avez aucune recommandation?" Me demanda la femme qui était en charge du recrutement. "J'ai toujours aimé les chevaux, il y en avait deux derrière chez moi, dans un champs, je pouvais les caresser, et parfois les monter, mon père m'a toujours poussé à aller vers eux, il voyait que je les adorais et c'était réciproque..." Elle bailla et me remercia. C'était fini, c'était loupé...

Je remontais sur mon vélo, mais un hennissement m'interpella.. Je filais vers celui ci larguant mon vélo au sol. "Hey mais arrête vieux bourricot !" Le mec tirait, le cheval dans l'autre sens, et décidément il ne voulait pas monter dans le van.. Il se cabrait et je me plaçais devant l'homme qui venait de tomber.. Attrapant la longe.. "Oh.. Hola... Doucement mon beau.." Mes mains levées qui se baissent avec lenteur. "Là ... Tu vois , je ne te veux pas de mal.. Viens.. Approche." Celui-ci s'avance. Une caresse sur le front et je tourne doucement... "Là tu es plus calme..." L'homme s'était décalé, et moi je tirais doucement pour monter le cheval dans le van. "Voilà, mon beau.. Viens.." Il monta dans le calme, la femme qui m'avait fait passé l'entretien était là. Elle coupa son téléphone et me regarda alors que je redescendais après avoir attaché le cheval. "Le patron vient de m'appeler, il a vu votre intervention et il vous veut ici. Vous êtes engagé." J'avais réussi...Enfin la chance me souriait.