(Babi) Donner n'a pas toujours besoin d'un retour...

Si on m'avait dit que couper son téléphone portable une nuit, se réveiller avec le soleil qui perce au travers des rideaux était si agréable, en étant loin de l'agitation de la maison, aile du palais qui était toujours en mouvement. J'aurais sauté dans le premier avion tout de suite. Ici tout semblait plus doux, même les draps de ce grand lit avec ses montants en bois. Tout semblait plus paisible, encore plus avec l'odeur qui montait jusqu'à cette chambre sous combles que je louais.
La chambre d'hôtes était un endroit accueillant et surtout j'avais l'avantage de ne pas être retrouvé. Pas encore ... L'argent que j'avais tiré avant de partir était ma garantie que pour le moment rien ne menait mon père à moi. Et j'aurais le loisir de trouver un job, une voie, un truc quoi qui pourrait m'éloigner un peu de la royauté... Idiote de faire ça? Surement, mais c'était un poids bien trop lourd, vous me comprendriez si vous étiez dans mon cas.

Bref, jogging enfilé, pas pour faire du sport, NoOOoon je n'aimais pas ça. Je me forçais de temps en temps mais pour le moment j'allais déguster le petit déjeuner de Martha. Je la saluais, elle me proposa des pancakes, que j'acceptais volontier, mais elle n'avait pas encore de café. "Ne vous en faites pas, je vais en prendre un en sur le chemin."
Aujourd'hui j'explorais la ville...
Poussant la porte du café, dans la queue, une femme devant moi avec son fils. Elle semblait chercher sa monnaie tout en tentant de surveiller le chenapan. Je souris et tendis un billet à la barista. "Vous en faites pas, la dame derrière vous à réglé." Elle se tourna et me sourit en tentant de calmer son enfant. "Pas de soucis, ça me fait plaisir, profitez de votre journée." Je pris mon café au lait caramel, et m'installais à une table près de la vitrine pour observer l'extérieur... Blue Valley, j'allais découvrir ce petit coin de nul part.  

Les rayons naissants ensoleillent la chambre, passant au travers de volets toujours qu'à moitié fermés. Craignant le noir profond, Babylone est incapable de s'endormir s'il n'y a aucune lueur de lumière extérieure pour lui servir de veilleuse. Et il s'agit d'une des nombreuses conditions vouées à optimiser son sommeil. Après s'être endormie une paire d'heures avant l'aurore, c'est l'astre de jour qui vient donc réveiller l'insomniaque, aussitôt levée du lit. Comme tous les matins, le jour du seigneur n'y faisant pas exception, elle commence par chercher à adoucir l'amertume de sa nuit trop courte en se préparant un café - l'indispensable pour augurer une bonne journée. Seulement, face à la machine, la brune commence à s'impatienter. Les voyants rouges alertent d'une panne qu'elle préfère ignorer. Ses doigts pianotent sur l'engin et les grognements fusent pour le faire fonctionner, mais rien n'y fait, elle ne reconnaît aucune tonalité capable de la faire espérer. Il semble que l'appareil soit cassé. Puta máquina. La frustration jusque dans les yeux tremblants de n'avoir dormi que trois heures, Babi fonce en centre-ville pour trouver une alternative. Elle pousse donc les portes du Harvest Cafe et se retrouve à faire la queue pour un double expresso noir, sans sucre. Ayant oublié ses écouteurs dans son impulsion, elle est forcée d'entendre les braillements d'un môme qui n'a sûrement pas pu finir sa nuit, lui non plus. Et ça lui fait froncer les sourcils. Son breuvage sacré dans un gobelet lui réchauffant les mains, Babylone se sent tout de suite mieux. L'aigreur laissée à la caisse, elle s'avance pour aller s'installer à une table. Une gorgée, une seconde, puis elle commence enfin à planifier mentalement sa journée. Cependant, son regard dérive du paysage à la jeune femme d'à côté. Une gamine d'environ son âge, les cheveux flamboyants, les traits délicats et l'air de sortir tout droit d'un conte de fée. Babi comprend qu'elle l'a fixée sûrement un peu trop longtemps quand leurs regards se rencontrent. La brune étire ses lippes en un demi-sourire qui suffirait à s'en sortir, mais son instinct sociable la pousse à lancer la conversation. "C'est gentil, d'avoir payé pour elle toute à l'heure. C'est sûrement grâce à toi que le concert de larmes a été écourté !" Et Dieu merci. Sinon Babi aurait été capable de lui renverser son café dessus pour le faire taire. La regardant toujours, la brune ne peut s'empêcher de se demander si elle est naturellement gentille, ou bien si elle profite seulement du dimanche pour laver ses péchés et fuir à sa culpabilité en multipliant son quota de bonnes actions. Mais, le café a édulcoré son insolence, alors elle trouve une autre question à lui poser. "Tu viens d'ici ?" Elle serait étonnée de savoir que oui, puisqu'elle ne l'y a jamais vue. Peut-être d'une ville voisine ? Mais selon son admiration pour le paysage enneigé derrière la vitre, la princesse ne promet pas d'être du coin. Ou alors elle n'a jamais été ailleurs, pour tant s'émerveiller de Blue Valley.

@lisbeth de glücksbourg, je peux ?  

Je ne peux pas caché que cette ville est vraiment un coin de paradis. Si les gens pensaient que le paradis était derrière les porte du Palais, ils avaient tords. Ici tout était calme et paisible.. Enfin c’était surement ma dose de café qui me donnait des pensées un peu trop poétique pour ce lieu. Mais c’était en tout cas un très bon refuge, mon amie avait vu juste.
La femme repassa, peu de temps après, devant moi, quand elle quitta les lieux avec son petit en me remerciant du regard. Un sourire sur mes lèvres s’étendit, pour lui faire comprendre que ce n'était pas grand chose, que j'étais ravie de l'avoir aidé.
Avant que mon regard ne devienne interrogateur en se posant sur une jeune brune qui me fixait un peu trop longuement à la table d’à côté… Si elle m’avait reconnue… Si elle en parlait… Je ne devais pas être retrouvé, pas encore, mon père devait ignorer que j’étais ici… Ce petit sourire sur son visage, j’ai des pensées contradictoires, elle veut peut-être juste être sympa… "Ça ne doit pas être simple d’avoir un enfant parfois… Enfin je pense, je crois , en fait j'en sais rien." Je me mets à rire. "C’était juste un café... » J’aurais pu faire plus, peut-être, ou faire moins… Mais en tout cas c’était le geste qui m’avait semblé le plus adapté sur le moment. Mais peut-être que ça ne se faisait pas ici? Je me demandais si les coutumes étaient si différente que chez moi…
« Non..C'est si visible que ça ? » Je demande en secouant la tête et en faisant une moue. « Vous voulez vous installer à ma table? » Pour discuter, plus simple que d’être si loin, et puis… Je vais devoir m’assurer qu’elle ne m’a pas reconnu…



@Babylone Berry (Evidemment ! <3 Désolé si je fais plus court ... :S)

La gorge brûlée par la température de l'élixir convoité, Babi transforme ses grimaces en petits sourires qui rendront son dimanche beaucoup moins amer que ce qu'il avait prévu d'être. Peut-être qu'après cette étape au café, elle ira s'entraîner, ou retrouver les copains pour un bowling ou une soirée improvisée. Elle aime l'imprévisible que lui offre cette journée, et son hasard débute quand elle décide de lancer la conversation avec la jeune femme de la table d'à côté. Une âme samaritaine qui n'a pas hésité avant de régler le café d'une maman qui peinait à gérer la vivacité de son enfant. "Ça ne doit pas être simple d’avoir un enfant parfois… Enfin je pense, je crois, en fait j'en sais rien." pense-t-elle à voix haute. Babi ne peut qu'acquiescer d'un hochement de tête. Elle non plus, ne sait pas vraiment, mais si ça avait était simple, elle imagine que son enfance aurait été plus tendre. "C’était juste un café..." qu'elle ajoute. Et alors, naît un léger sourire sur le visage de la lycéenne, apprivoisée par cette façon de vouloir se justifier. "C'est vrai, t'aurais peut-être pu au moins lui proposer un macchiato." fait-elle le rire au bord des lèvres, taquine. Pourtant, son côté incisif n'est pas apprécié de tous, et Babi pourrait facilement froisser son interlocutrice si elle ne comprend pas son humour cynique. Mais la gamine s'en moque, elle ne cache jamais son effronterie pour faire plaisir, peu importe la personne qui lui fait face. Cependant, elle décide de s'intéresser davantage à l'inconnue, avant qu'un blanc empli de malaise ne s'installe entre elles. Elle serait prête à parier les brûlures de ses deux yeux, princesse ne vient pas de Blue Valley ! "Non... C'est si visible que ça ?" Babylone souffle alors un rire, elle trouve un côté attendrissant à cette étrangère soucieuse de bien faire. "Vous voulez vous installer à ma table?" L'invitée ne se fait pas prier pour la rejoindre, déménageant la doudoune de trois fois sa taille sur la chaise face à sa nouvelle rencontre d'un matin hiémal. Peut-être qu'elle n'y restera que quelques minutes, mais Babi n'est jamais contre un échange. Faisant tourner le verre entre ses mains, elle fait mine de réfléchir avant de se pencher un peu sur la table, l'air de vouloir partager un secret. "Tu vouvoies une fille qui a ton âge... bien-sûr, que c'est visible !" Même les jeunes les plus respectueux n'établissent pas tant d'écart avec les inconnus. "Et puis, j'suis quasiment née ici. Tout le monde se connaît à Blue Valley, j'me serais souvenue si j'avais déjà croisé ta crinière de feu !" La beauté de l'inconnue n'est pas à prouver, faut dire que Babylone aurait déjà entendu parlé de cœurs qu'elle aurait brisés ! "On a pas d'aussi bons coiffeurs ici." termine-t-elle en se pinçant les lèvres l'air résigné. "Alors, t'es en vacances ? Tu viens t'installer ?" questionne-t-elle la curiosité sur le bord de ses lippes gercées, avalant une gorgée en attendant qu'elle lui ouvre une porte de son intimité.

@lisbeth de glücksbourg, aucun soucis pour moi

« Oh mince vous croyez ? » Mine faussement surprise avant de rire. Un macchiato... J’avoue que j’ai pas pensé à ce que la femme pourrait prendre. Je pense que très peu aurait déjà réglé un café, mais j’aimais bien la manière de répondre de la jeune femme… Même si au fond peut-être que la mère ne buvait pas de café comme ça ? J'hausse les épaules. Trop tard pour y réfléchir. C’était fait, et au moins j’avais le sourire. En offrant le café, mais aussi là, en discutant avec la femme.

Elle accepte de venir à ma table. Je la fixe alors qu’elle s’installe et fait tourner le verre. Elle n’a pas répondu à ma dernière question, elle s’est contenté de rire mais elle paraît toujours en pleine réflexion… Serait-elle au courant que j’étais pas du tout celle que je prétendais ici ?
Elle se penche et je suis son mouvement en m’approchant d’elle écoutant ses mots. Je grimace cette fois en rigolant moins. Mince… J’avais pas trop fait attention à ça… Chez moi le vouvoiement était même pour mes parents devant les autres,.. en fait tout le temps presque… « Mes bonnes manières… Je suis un peu du genre vieille école, et je vais devoir moderniser tout ça.. »

Ses paroles sur mes cheveux me font rire et rougir légèrement. « Merci beaucoup… C’est loin d’être évident à entretenir… »Et ici sans ma coiffeuse pas dit que j’y arrive, dans quelques temps se seraient une catastrophe. « Tu … » Je tente du coup de me faire aux règles d’ici. « As connais alors tout le monde et leur secret ? » Sourire amusé sur le visage. Une rencontre qui allait être bien plus interessante que je ne le pensais, savoir un peu à qui parler, de qui se tenir loin, et peut-être trouver un job. Tant qu’elle ignorait qui j’étais. « Je viens d’arriver, je sais pas si je resterais, mais une amie m’a proposer de venir ici… Pour prendre un peu de recul sur ma vie.. Et c’est plutôt un bon endroit. Tu aurais proposer Blue Valley aussi toi? »


@Babylone Berry

Finalement, les deux jeunes femmes que tout semble opposer s'installent à la même table, prêtes à faire connaissance. Elles trouvent un point de complicité qui se dessine sur leurs rires en échos, ajustant ainsi l'atmosphère sur le ton d'une légèreté chaleureuse. La distance instaurée avec le vouvoiement est rapidement abolie par l'effrontée matinale qui a pris l'habitude de marquer son respect autrement. Pour elle, les conjugaisons ne sont pas les bienvenues dans ce monde dont elle aimerait intimement connaître tous les habitants. "Mes bonnes manières… Je suis un peu du genre vieille école, et je vais devoir moderniser tout ça.." s'excuse ainsi la jeune femme, visiblement emprunte à découvrir et appliquer la culture adolescente de Blue Valley, bien que ça ne soit pas seulement propre à leur ville.. Babi mûrit ainsi une réflexion quant aux origines et à l'éducation qu'a pu recevoir l'inconnue, mais demeure silencieuse - elle a encore beaucoup à apprendre d'elle. Son âme touristique n'est pas difficile à déceler, cette ville est si petite qu'on en connaît quasiment tous ses reliefs les plus discrets. "Tu... connais alors tout le monde et leur secret ?" La question amuse la native, qui se plaît à jouer les détentrices de mystères. "Absolument ! Et même quand ça ne m'intéresse pas ! Par exemple, tu vois, ce monsieur dans le fond là avec le chapeau ? C'est un joueur d'échec repenti, tout le monde le sait, mais je me serais passée de savoir que dans sa tasse, c'est du whisky qu'il boit, pas du café." Elle se pince les lèvres, aurait des dizaines de ragots avérés à confier mais Babi n'est pas partisane des commérages, les bruits des couloirs et ruelles l'obligent à entendre malgré elle. "Y'a pas beaucoup d'énigmes ici, tu verras. Les histoires des gens sont lues sur les bouches de celles des autres." confesse alors la brune, rappelant ainsi la petitesse de la vallée qui aime à savoir tout de ses heureux citoyens. "Je viens d’arriver, je sais pas si je resterais, mais une amie m’a proposer de venir ici… Pour prendre un peu de recul sur ma vie.. Et c’est plutôt un bon endroit. Tu aurais proposer Blue Valley aussi toi ?" Babi fronce les sourcils, désapprouvant directement cette proposition. A ses yeux, cette ville n'est rien d'autre qu'une prison dorée qui ne lui permettra jamais la réalisation de ses rêves. Seulement celui de son père. "J'comprends que certains viennent se cacher ici, on est tellement déphasés du reste de l'Amérique ! C'est la planque idéale pour vivre tranquillement, on prend soin de son jardin en fleurs et on sourit à la même serveuse tous les matins. Ca me choquerait pas que le gouvernement nous envoie des témoins sous protection, tiens. Mais moi, j'veux pas me planquer, et j'm'ennuie de toute cette tranquillité ambiante. C'est sympa, Blue Valley, mais si t'as envie de brûler ou de briller, tu finis par vouloir la quitter." se confie-t-elle avec honnêteté. Babi est menteuse seulement quand on chatouille son opportunisme, si elle n'a rien à y gagner, elle ne sait que dire la vérité. Et sans même l'enjoliver. "Mais bon, tu vas pouvoir te faire ton propre avis, maintenant que t'es venue la visiter. A moins que tu ne sois une criminelle de la mafia russe qui ait obtenu les faveurs de l'état en dénonçant ses supérieurs ?" blague-t-elle comme à son habitude, un léger sourire apparaissant sur le coin de ses lèvres, mutine.

@lisbeth de glücksbourg

Rencontrer une personne qui n’a rien de faux, qui ne sourit pas que pour le paraitre et pour faire bien devant la famille royale, mais parce qu’on passe un bon moment ensemble, parce que c’est agréable de discuter avec un humain… Ça fait drôlement comme bien. Et l’entendre me parler d’un type que je regarde à la hâte pour ne pas me faire repérer écoutant avec attention ses mots.

Je rigole et mets ma main devant ma bouche pour caché ce rire. « Je n'irais pas lui parler de trop près alors. » Je n’aimais pas trop l’odeur de l’alcool et si je buvais c’était que j’étais vraiment mal… Une fois c’était arrivé et il m’avait retrouver… Lointain souvenir de ce baiser volé qui n’avait jamais pu aller plus loin…
Je reste attentive à cette femme devant moi, qui est tellement pleine de vie que ce soleil réchauffe notre discussion, ma matinée, ce moment agréable. « Alors je ferais attention si jamais j’ai besoin de connaître un détail un jour. » Connaitre les gens pour leur faire confiance, en étant loin de mes repères c’était un doute que j’avais en permanence, et si… et si… Je devais me détendre je le savais mais je ne pouvais m’en empêcher.

Cacher… elle avait exactement dit le bon mot. Je baisse les yeux un peu honteuse, j’étais là pour ça. Je l’avais dit de manière détournée mais elle avait très bien résumé. Et cette jeune femme , pleine d’avenir, elle rêvait de grandeur, de lumière et de découvertes, bien loin de ce que cette petite ville pouvait apporter à ceux qui cherchait à être oublier. Un rire me prend. « Mafia russe… Non.. Pas à ce point mais … J’ai froisser mes supérieurs oui on peut dire ça. » Je grimace en pensant à mon père. La tête qu’il devait faire. « Rassure toi j’ai pas d’armes et encore moi de bagages de ce genre. » Pas ici. Pas moi, si j’entachais l’image mon dieu, quel blasphème. Alors elle n’avait rien à craindre. « Tu aimerais aller où? Visiter quel pays? Découvrir quoi? » Je la regarde avec envie de savoir, ce qu’un jeune qui a une vie plus libre, moins entré dans les codes de la royauté… Une vie que j’aurais rêvé d’avoir, pouvait désirer.

La flamboyante a la douceur des flammes qui dansent. Sensuelles orangées qui ne menacent d'aucune brûlure. Et c'est bien plus apaisant que du sucre dans du café. Mais Babylone s'interroge à propos du mystère du feu, qu'elle n'a jamais vu avant. Contrairement à tous ces autres êtres qui fourmillent autour des tables. "Je n'irais pas lui parler de trop près alors." Un joueur d'échec repenti, un sportif qui aspire à une carrière sans frontière, un père de famille en solitaire, un groupe d'adolescents du club informatique. Il y en a, des visages familiers. "Alors je ferais attention si jamais j’ai besoin de connaître un détail un jour." Et l'expatriée semble avoir bien compris qu'aucun secret ne le restait dans les gorges de Blue Valley. Alors Babi, elle veut, percer l'aura énigmatique de sa nouvelle rencontre. C'est qu'elle aimerait, connaître les confidences qui se cachent à l'intérieur de ses lippes poudrées et les cicatrices qui étouffent sous cette peau cristallisée. Elle aimerait apprendre, les nuances sombres sous les tonalités enjouées. Et alors, après le rire, l'étrangère parle. "Mafia russe… Non.. Pas à ce point mais … J’ai froisser mes supérieurs oui on peut dire ça." Froissé ses supérieurs. Tel qu'on exercerait une emprise sur la poupée. Et la langueur des confidences fait naître une impatience, Babylone s'intrigue et s'apprête à faire jaillir sa curiosité. "Rassure toi j’ai pas d’armes et encore moi de bagages de ce genre." Il est évident que la belle soit délicate. Babi l'avait déjà remarqué au travers de sa générosité. Et de ses gestes tous façonnés par la subtilité. "Qu'est-ce-que tu as emporté dans tes bagages alors ? Je parie sur un parfum et un porte-bonheur. Peut-être un bijou. Ou plusieurs !" Elle l'imagine facilement prendre le temps de se maquiller au réveil, écrire ses maux sur des journaux, et se plaire à parler aux animaux. Une véritable princesse des temps modernes. Babi, quant à elle, s'assimilerait plutôt à un personnage secondaire. Un caractère trop imprévisible qui ne saurait vivre jusqu'à la fin du livre. "Tu aimerais aller où? Visiter quel pays? Découvrir quoi ?" s'intéresse à son tour la voyageuse. Et sans filtre, Babi répond. Après tout, peut-être qu'elles ne se reverront plus jamais. "Partout ? Mais surtout ailleurs qu'ici. Pour découvrir tout ce qui ne serait pas de nos quartiers, pour me sentir libre sans crainte d'un shérif qui surveillerait chacun de mes faits et gestes. J'veux visiter des terres où les artistes sont compris, et où je ne reconnaîtrais aucun visage dans les rues. Je veux voir des paysages différents tous les jours, et qu'on me paye cher pour exposer dans des galeries. J'veux me réveiller sous le soleil et m'endormir sous la pluie. Et j'veux habiter quelque part où ma maison ne serait jamais silencieuse, aussi. Avec une machine à café qui ne tomberait jamais en panne." Tant de rêves qu'elle finira par décrocher. Elle en est sûre, Babi est faite pour triompher. "J'pense pas rêver trop grand." conclut-elle, confiante. En plus des pinceaux, elle a du plomb dans la tête, Babylone. "Et toi ? Tu travailles ? T'aimerais faire quoi ?" Elle lui paraît à peine plus âgée qu'elle, peut-être étudie-t-elle encore. Peut-être est-elle venue enterrer ses rêves entre les clôtures de la vallée.

@lisbeth de glücksbourg

Un rire se déploie de ma gorge, non pas de mafia, loin de là. Mais par contre la belle en face de moi est bien curieuse, et j'aime l'idée de découvrir. Mais ici j'étais pas Freya, j'étais Lisbeth... Et je ne pouvais pas trop en dire, par contre je détestais le mensonge... Alors lui mentir.. Non. Mais caché des choses. Pourquoi pas. "Un journal intime, ... de la musique, un instrument. Et un porte clef." Je lui montre alors le petit rond sur la clef de ma porte à la chambre d'hôtes. "Mes frères ont le même." Petite tradition dans la famille, petit cadeau et surtout un petit morceau de chez moi.

Et c'est à mon tour de découvrir un peu la brune en face de moi. Si j'étais prévisible au possible, elle sentait la liberté, elle la rêvait et me donner envie de la découvrir avec elle, presque là sous mes yeux, elle déroulait son rêve, que je pouvais sentir, toucher du bout des doigts... Elle m'embarquait avec elle dans ses folles aventures... "C'est un chouette voyage... Un van? Pour toujours être ailleurs, et être en même temps nul part... Tu peins?" Artiste? Poétique, elle avait tout de cette étoile filante qu'on arrêtait jamais et qui nous échappait peut importe la manière de la capturer... On ne pourrait jamais lui retirer ses ailes.
"Je.. J'étais en études de droit..Mais c'est la musique ma passion...J'aimerais un jour pouvoir jouer devant des gens, pour le moment ici je viens d'arriver donc ... Je cherche encore." Mais j'allais devoir trouver si je ne voulais pas prendre dans les comptes de mon père, ce qui était hors de questions.



@Babylone Berry